Histoire du Balnéaire (4)

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1936 , Année Historique
Les congés payés et l’avènement du 2 pièces

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Cette année 1936, est une année historique, non seulement pour l’avènement du « Front Populaire » qui permit une avancée significative des droits sociaux des travailleurs, mais elle l’est aussi pour le balnéaire.

Point de départ du tourisme populaire, 1936 restera à tout jamais le symbole des « premières vacances au bord de la mer ».

Premier gouvernement de gauche après 150 ans de règne sans partage d’empereurs, de rois et de présidents ultradroitiers, le Front Populaire débarque dans l’histoire de France, à la surprise de tous, et même à celle de ses instigateurs. Ayant en tout et pour tout beaucoup d’espoir et un slogan qui résume le peu de préparation à gouverner de ses auteurs, « Contre la misère, la guerre et le fascisme, pour le pain, la paix et la liberté », le front Populaire va être immédiatement débordé par les grèves d’un mouvement ouvrier qui veut tout, tout de suite, et en particulier 40 heures de travail hebdomadaire et des congés payés.

70 ans Congés payés

Ce concept d’être « payé pour ne rien faire » était d’ans l’air depuis 1920, mais le patronat, si puissant, s’y opposait définitivement. Même les syndicats ouvriers d’alors ne croient pas à ce projet. En 1925, chez Citroën, les congés payés sont éliminés des exigences ouvrières, au nom du « réalisme » et contre « l’illusion » d’une telle demande. En 1935, chez Renault, les congés payés n’arrivent qu’en onzième position des revendications syndicales, derrière l’obtention d’un garage à bicyclettes!

Deux millions d’ouvriers en grève durant le mois de mai 36 changeront le cours de l’histoire. Dépassé par sa base, et pour sortir du conflit, le gouvernement de Léon Blum fera voter les congés payés à la hussarde. Proposé le 7 juin, la loi sera votée à la presque unanimité (592 voix pour, 2 voix contre)  moins de deux semaines plus tard.

70 ans Congés payés 1936

En quelques jours, une réforme sociale considérée comme utopique pendant des décennies est finalement adoptée et mise en œuvre immédiatement. Fin juin 36, les travailleurs français ont du mal à réaliser qu’ils vont disposer de quinze jours de congés….payés par le patron! Deux semaines pour changer de vie, aller en vacances pour la première fois,et pourquoi pas pour voir la mer!

70 ans Congés payés 1936

Pour le gouvernement de Léon Blum, il est urgent de régler les problèmes qui ne vont pas manquer de se poser quant aux déplacements de tous ces travailleurs durant ces deux semaines. Il créé le  premier sous-secrétariat d’État chargé des Sports et de l’organisation des Loisirs, et confie le poste à Léo Lagrange. Celui ci aura la difficile tâche de négocier âprement durant tout le mois de juillet 36 avec les six sociétés de chemin de fer privées (la SNCF ne sera créée que l’année suivante) pour obtenir des billets à tarifs réduits, ce qu’on appellera le « billet populaire de congés payés » ou « le billet Lagrange ». Valable 31 jours, ce billet prend effet le 3 août 1936, en offrant une réduction de 40 % sur la troisième classe (à condition de partir au minimum 5 jours et d’effectuer au moins 200 kilomètres), et 50% en tarif de groupe pour plus de 10 personnes.

70 ans Congés payés 1936

Dès le 3 août des centaines de milliers de travailleurs vont partir, mais contrairement à l’idée reçue selon laquelle tous se ruent sur les plages, la plupart des « vacanciers » n’ont pas eu le temps de s’organiser, ni même de faire des économies, et c’est donc en grande majorité que ceux qui peuvent partir, se rendent dans leur famille. 590 000 billets « Lagrange » seront vendus en août 36, se répartissant par tiers entre la mer, la montagne, et la campagne.

70 ans Congés payés 1936

Plusieurs millions de travailleurs ne voyageront pas, profitant seulement du plaisir de ne rien faire, ou de faire ce qu’ils n’avaient pas eu le temps d’entreprendre, comme Georgette et son fiancé de Toulouse qui se sont dit « puisqu’on est en congé, on va se marier... » Pour René Huguen, qui se souvient de ses vacances 36, dans sa famille bretonne dans le Finistère, « Pour la première fois, ces ouvriers s’arrêtaient de travailler sans perte de salaire. Je revois mon oncle ivre de joie levant le poing en criant : Vive Blum! » Parmi les images qui restent gravées dans sa mémoire, celle de ces familles assises, parfois inconfortablement, sur le pas de la porte. « Ils ne faisaient rien, ils savouraient simplement le moment, en discutant, les gens se rendaient visite, on mangeait des gâteaux bretons, c’était une fête permanente. »

Pour ceux qui ont la chance de pouvoir aller à la mer, les plages de Normandie et les plages du Nord seront les destinations préférées. Qu’on soit aristocrate, bourgeois ou bien ouvrier, le réflexe est le même, aller au plus près de la capitale; pour des raisons de rapidité de transport pour « les riches », pour un voyage moins cher pour « les pauvres ». Et c’est ce qui va poser problème. Ces plages étant la chasse gardée d’une classe dirigeante depuis de nombreuses décennies, les habitués de Deauville, du Touquet, de la Baule ou de Cabourg entre autres, vont se sentir envahis et agressés par tous ces prolétaires qui arrivaient sur leurs terres par trains entiers, les « trains de la paresse ». Au cours de l’été 1936 , la presse d’extrême-droite et les dessinateurs humoristiques se moquent largement de « ces salopards en casquettes » venus se divertir et se reposer au bord de la mer au lieu de continuer à travailler à l’usine ».

70 ans Congés payés 1936

Sur les plages, une ségrégation s’auto-organise, les habitués d’un côté (en général le plus beau) et de l’autre, les « rouges », en maillots de corps et casquette pour les hommes, en robes légères et chapeau de paille pour les femmes. Lorsque les prolétaires empiétaient sur leur espace, les bourgeoises disaient à leurs enfants : « Ne t’approche pas des congés-payés»

70 ans Congés payés 1936

Si sur les plages du Nord, de Bretagne et de Normandie un modus vivendi est rapidement trouvé, sur la méditerranée, par contre, il en est tout autrement, et ce pour des raisons politiques:

Nice Promenade et le Casino de la Jetée dans les années 30Dès le 21 juin 36, Maurice Thorez annonce la couleur. Dans le Palais des Fêtes de Nice, le premier secrétaire du parti communiste, adjure les camarades niçois venus en nombre «d’accomplir un immense effort touristique pour donner à la côte d’Azur une splendeur qu’elle n’avait jamais connue. » Au plus haut niveau, les communistes rêvent depuis longtemps déjà « d‘une transformation révolutionnaire de la côte d’Azur des riches, en une Riviera des travailleurs, sur un modèle soviétique » Pour eux, la côte d’Azur est appelée à devenir la Crimée française. L’euphorie du front populaire va (presque) permettre au rêve de devenir réalité. Le 12 Juillet 36, l’association du tourisme populaire, l’ATP, va voir le jour à Nice. Elle sera, pendant deux ans, le fer de lance de la mise en œuvre d’une grande politique des loisirs et des vacances prônée par Léon Blum et par son ministre.

les trains du bonheur 1936

Dès le 4 août au matin, le premier « train Lagrange » arrive à Nice et un flot ininterrompu de touristes/travailleurs submerge les gares et les structures d’accueil. En 1936, ils seront quelques dizaines de milliers à apprécier les charmes de la méditerranée, en 1937 ils seront dix fois plus! Submergée par cette marée pacifique, qui déferle par trains spéciaux de la France entière, l’ATP frôle plusieurs fois la catastrophe en raison de l’engorgement de ses services et la saturation des possibilités d’accueil. On réparti comme on peut, on loge au plus rapide, Monaco même, est mise à contribution et héberge son contingent de prolétaires en villégiature. Cette invasion estivale n’est évidemment pas du goût des habitués, choqués par ces « salopards en casquette, qui feraient mieux d’aller travailler ». Les riches se barricadent dans leurs somptueuses propriétés ou leurs hôtels, d’autres prennent carrément la fuite.

Et les maillots de bains dans tout cela ?

Est-ce l’importance de cette page historique ou une négligence des historiens de mode, toujours est-il qu’une autre révolution, celle-ci passée sous silence, va bousculer le petit monde du balnéaire en cette année 36.

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L’arrivée du maillot de bain deux pièces!

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Depuis le début des années 30, il y avait une tendance au rétrécissement du tissu des maillots de bain. On dénudait le dos, on échancrait sur les hanches, on descendait les bretelles dès que possible, même le ventre commençait à voir le jour par les deux côtés du maillot.

1933 Joan Crawford jane-wyman-swimsuit 1936

1934-swimsuits

En 1935 aux Etats Unis, en 36 pour la France, les stylistes sautent le pas et osent scinder le maillot de bain en deux pièces distinctes, un soutien-gorge classique et une culotte montante qui aura l’obligatoire fonction de cacher le nombril.

Bikini 1936Publicité Jantzen de 1936

Bikini1936Couverture du magazine la Vie Parisienne en 1936

Étonnamment, le succès n’est pas au rendez-vous, les femmes trouvant le maillot deux pièces, trop osé, pas assez pudique. Elles, qui seront des millions à le porter après la guerre, continuent à se baigner en maillot classique, une pièce en jersey de laine ou en lastex pour les plus modernes.

Le Lastex, la « Fibre Miraculeuse »

La grande révolution textile de cette décennie, c’est l’invention du Lastex qui est un fil de latex (caoutchouc) recouvert soit de coton, de soie, de laine ou de rayonne. Cette fibre miraculeuse (Miracle Yarn comme le dit sa publicité américaine) va transformer l’industrie de la lingerie et du swimwear.

Pour la première fois, les combinés qui sont la pièce de lingerie à la mode, vont être réellement gainant, pour la première fois, les maillots de bain vont être près du corps, adaptés à la nage et pourront enfin sécher rapidement.Après plusieurs décennies d’un règne sans partage, la laine sera peu à peu abandonnée dans l’industrie du swimwear.

Le Lastex ouvre la voie aux grandes inventions textiles du 20ème siècle : 1930 le Lastex, 1940/50 le Nylon, 1960 le Lycra.

Maillot de Bain 1936Matière : dentelle de laine Lastex ou tissu épais Oxdia Laine Lastex

W1930-catalogue-Emo-4Catalogue EMO des années 30

Il faut dire que dans ces années-là, l’industrie balnéaire n’est pas très florissante, réservée à une élite qui considère la plage comme accessoire, les marques sont peu nombreuses. Kestos, Emo, Réard déjà (l’inventeur du Bikini), Charmis, Schiaparelli, Jacques Heim , Marcel Rochas, ou Hermès sont les couturiers à la mode qui sacrifient à la tendance des bains de mer.

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Maillot Schiaparelli, Hermès et page du Vogue de 1936

Pour cette clientèle haut de gamme, il est hors de question de se dénuder de la sorte, laissant ce genre d’exhibition aux femmes légères. Il faudra attendre 1938 pour voir dans l’Officiel de la mode, une publicité vantant les avantages du maillot de bain deux pièces de Marguerite Sacrez.

Bikini 1938

Pour les quelques centaines de milliers de travailleurs/ vacanciers qui auront la chance d’aller à la mer grâce aux congés payés, 1936 sera l’année de la découverte. N’ayant eu ni le temps ni les moyens de préparer leurs vacances, ils iront majoritairement à la plage en costume d’été, les femmes en maillots de bain étant peu nombreuses. Celles qui auront la chance d’avoir un maillot, souvent se le feront prêter par une amie plus fortunée, au risque de le mettre à l’envers comme cette jeune femme à droite sur la photo ci-dessous.

Berck-1937-WYvonne, Nestor et Marie sur la plage de Berck en 1936

En 1937, ils seront 1 800 000 à prendre le train pour aller en vacances, dont près de 800 000 prendront la direction des plages. Ils iront aussi à la mer en car, en auto, quelque fois à pied, mais le plus souvent c’est à vélo qu’ils se rendront vers les stations balnéaires.

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La petite invasion pacifique de l’été précédent prend des allures de déferlante. Toutes les plages, même les plus huppées, seront colonisées par des nuées de «congés payés». 1937 est l’année du début du tourisme de masse. La presse de droite se déchaîne et de nombreux dessins humoristiques donnent le ton.

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Sur les plages, les activités populaires voient le jour : concours de châteaux de sable ou de déguisement, courses en sacs ou défilés du plus beau bébé en maillot de bain, mais aussi les clubs de plage dont le plus célèbre est le club Mickey.

Pour les maillots de bains, rien ou presque n’a changé par rapport à 36, l’industrie balnéaire n’ayant pas eu encore assez de temps pour s’adapter à cette nouvelle demande, la seule différence est que les femmes qui ont l’habitude de se confectionner leur lingerie, leur robe ou leur manteau, vont apprendre à fabriquer leur propre maillot de bain, et en particulier à les tricoter.

WLe-Petit-Echo-de-la-Mode-1Le Petit Echo de la Mode 1936 – Avec les laines du Pingouin, tricotez un maillot de bain de « forme nouvelle »

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En 1938, le rêve ouvrier a vécu, la situation financière catastrophique de la France et les sombres menaces de guerre auront raison de la magie des congés payés et des premières vacances au bord de la mer. Il faudra attendre 1946 pour retrouver l’enthousiasme et l’insouciance du tourisme populaire.

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Texte : © Patrice Gaulupeau/Nuits de Satin

 
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1936 , A Historical Year
Paid holidays and the rise of the two-piece swimsuit

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1936 was a historical year, both for the French Popular Front, which dramatically improved workers’ social rights, and for swimwear.

1936 will forever be remembered as the first holidays at the seaside.

The Popular Front was the first left-wing organization after 150 years of governance by Emperors, Kings and Presidents of the extreme right. Its victory surprised everyone, including its instigators.
They weren’t exactly prepared for the task, and all they had was a lot of hope and a slogan: ‘Against misery, war and fascism, for bread, peace and freedom’. The popular front was overwhelmed from the start by the working class’s strikes that was demanding everything at once. More specifically: 40 hours of work per week and paid holidays.

70 ans Congés payés

The very concept of being ‘paid for doing nothing’ already existed since 1920, but the powerful patronat/ was drastically against it. Even the workers syndicat/ didn’t believe in the project.
In 1925, the famous car company Citroën ruled out paid holidays from the wirking class’s demands, in the name of ‘realism’.
In 1935, in another famous car company Renault, paid holidays are only the eleventh charge demanded by the working class, and they come after the demand of a bicycle park.

The two millions workers who went on strike during May 1936 changed History.
In June, the law on paid holidays was accepted with 592 votes on behalf and 2 against.

70 ans Congés payés 1936

In just a few days, a social reform that had been viewed as utopic for decades was suddenly adopted and quickly put into practice. By the end of June 36, French workers were having a hard time realizing they were going to have fifteen days of holidays -paid by the boss! Two weeks to change their life, go on vacation for the first time and even maybe see the beach.

70 ans Congés payés 1936

Thankfully, the government was quick to act on the matter of how all these French workers would be travelling during those two weeks. The first Sports and Leisure department was created and its first mission was to negotiate with six different railway companies (SNCF didn’t exist back then) in order to get cheaper tickets for the workers.
Effective for 31 days, the tickets offered a 40% reduction on the third class (provided you went for at least 5 days and over 200km away) as well as a 50% reduction for groups of more than 10 persons.

70 ans Congés payés 1936

From the 3rd of August, hundreds of thousands of workers decided to go away -but contrary to popular belief, they didn’t all rush to the beach just yet, as most of them didn’t have the time or money to plan anything. Those who left mainly went to see their family. 590 000 cheaper tickets (also called ‘Lagrange’) were sold in August 36, equally divided between the sea, the mountain and the countryside.

70 ans Congés payés 1936

Millions of workers didn’t travel and simply enjoyed doing nothing, or doing what they usually didn’t have time to do. Like Georgette and her fiance from Toulouse, who decided to take the opportunity to get married. René Huguen also remembered this summer 36: ´For the first time, those workers could stop working without losing any money. I can still see my uncle, completely elated, raising his fist and yelling ‘Long live Blum’.´
The typical image of this period was seeing all those families seated on their doorstep. ´They didn’t do much really, they were simply enjoying the moment, chatting, people visited each other, eating cakes, it was a never-ending celebration.´

For the lucky ones who went to the seaside, the beaches in Normandie and in the North were the most popular destinations.

Whether they were aristocrats, middle classes or working classes, everyone tried to go as close to the capital as possible. For the Rich, it was faster and more comfortable, and for the lower classes it was simply cheaper.
And that was the beginning of the issue.
Those beaches had been the exclusive property of the ruling class for decades -the regulars of Deauville, Touquet, Baule and Cabourg, among others, felt invaded and betrayed by all the commoners that were landing on their grounds through fully loaded trains nicknamed the ´idle trains’.
During this summer 1936, the extreme right-wing press and cartoonists were massively mocking those ‘cap-wearing bastards who came to rest and have fun instead of working at the factory’.

70 ans Congés payés 1936

A segregation started on the beaches, dividing the regulars on one side (usually the nicest) and on the other the ‘reds’, with their men wearing bathing suits and caps and the women wearing light dresses and straw hats. When the commoners would get too close, the upper-class would warn their children ‘beware of the paid holidays!’.

70 ans Congés payés 1936

An agreement was quickly settled in the North, but the South was a much different problem for political reasons:

Nice Promenade et le Casino de la Jetée dans les années 30

June 21 1936, Maurice Thorez, the prime secretary of the Communist party was encouraging people to help the Côte d’Azure achieve splendor through tourism. Communists had been dreaming for a long time of a transformation of the coast that belonged to the Rich into a Riviera for workers, much in a Soviet manner. For them, the Côte d’Azur was bound to become the French Crimea. And the dream almost came true.

les trains du bonheur 1936

Starting on August the 4th, the first ‘Lagrange’ train arrived in Nice with an endless flow of tourists that overwhelmed the trains stations and shelters. In 1936, they were about tens of thousands people enjoying the Mediterranean charm -in 1937, they were ten times more!
Hosting all these people was quickly becoming a problem and even Monaco had to contribute and accommodate some of the crowd. This summer invasion was of course not to the liking of everyone and the rich started to either lock themselves up in their sumptuous estates or downright flee from the South.

But were did that leave our precious bathing suits ?

A small revolution that was barely heard of happened in this very year 36:

The creation of the two-pieces swimsuit!

 

Since the beginning of the 30s, bathing suits were becoming shorter and shorter. The back was uncovered, the hips were low-cut, bras were brought down and even the belly was starting to be shown through the suit’s sides.

1933 Joan Crawford jane-wyman-swimsuit 1936

1934-swimsuits

In 1935 in the US, and 36 in France, designers took a chance and dared divide a bathing suit into two distinct items -a classic bra and a high-waisted panty that was however required to cover bellybuttons. 

Bikini 1936Publicité Jantzen de 1936

Bikini1936Couverture du magazine la Vie Parisienne en 1936

Surprisingly enough, this new suit didn’t meet with much success -women found it too daring and risky. Though they would be millions to be wearing it after the war, they preferred to keep bathing in classical suits made in wool jersey, or lastex for the most up-to-date.

Lastex, the Miracle Yarn’ 

The great textile revolution in the early 30s was the invention of Lastex, which is a latex thread covered with either cotton, silk, wool or rayon. This Miracle Yarn changed the lingerie and bathing suit industry.

For the first time, corselets which were then the fashionable items in lingerie became truly tight-fitting. And for the first time, bathing suits were body hugging and fit for swimming, and they also dried quickly. At last, wool was finally given up in the swimwear industry.

Lastex made way for the great textile inventions of the 20th century: Lastex in 1930, Nylon in 1940/50, Lycra in 1960.

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Maillot de Bain 1936Fabrics : wool lace Lastex or thick material Oxdia Wool Lastex

W1930-catalogue-Emo-4EMO Catalog from the 30s

But let us keep in mind that in the 30s, the bathing suit industry was not a thriving business and only the elite was enjoying it. Few brands invested in: Kestos, Emo, Réard (the inventor of Bikini) Charmis, Schiaparelli, Jacques Heim, Marcel Rochas, or Hermès.

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Maillot Schiaparelli, Hermès and  Vogue page from 1936

It was unthinkable for the high-class clientele to show so much skin in public. Only in 1938 did an advertisement appear in the magazine L’Officiel de la mode, showing a two-pieces suit by Marguerite Sacrez.

Bikini 1938

1936 was a year of discoveries for the hundreds of thousands of workers who were lucky enough to go to the beach, thanks to the paid holidays. As they didn’t have the time nor the money to prepare their vacation, they mostly wore their summer outfits at the beach. Those fortunate enough to have a bathing suit usually borrowed it from wealthier friend -which led some women to wear it in the wrong way, as can be seen with the woman on the right on the picture below.

Berck-1937-WYvonne, Nestor et Marie sur la plage de Berck en 1936

In 1937, 1 800 000 people took the train to go on holidays, 800 000 of which went to the seaside. Some also went to the beach by buses, cars, by foot also, but mostly by bike.

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On the beaches, many popular activities were invented: sandcastles or disguise contests, sack races, toddlers parading in bathing suits, but also beach clubs such as The Mickey club.

Overall, bathing suits hadn’t gone through any changes since 1936, as the seaside industry didn’t have time to adjust to the new demand. The only difference was that the women who were used to craft their own clothes were now learning to make bathing suits.

WLe-Petit-Echo-de-la-Mode-1Le Petit Echo de la Mode 1936 – With les laines du Pingouin, you can knit a bathing suit in the ‘new shape’

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Come 1938, the workers dream was over. The dreadful financial situation added to the premises of the war put an end to the magic of paid holidays and first vacations on the seaside.
Only in 1946 did the enthusiasm and carefreeness of popular tourism come back.

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Text: © Patrice Gaulupeau/Nuits de Satin

Histoire du Balnéaire / History of Swimwear (3)

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Histoire du maillot de bain, 1930/1935

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Les années folles (1919/1929) qui avaient débuté au sortir de la première guerre mondiale, vont se terminer au son de la cloche de Wall Street, le jeudi 24 octobre 1929, appelé «jeudi noir». La plus grande crise économique du XXème siècle sera fulgurante et d’une violence encore inconnue dans le monde de la finance. En cinq jours, le pays le plus puissant du monde est ruiné. La pauvreté et le chômage explosent. Cette crise économique, connue sous le nom de «grande dépression», ne concerne dans un premier temps que les États-Unis, mais très rapidement, dès 1931, l’Europe est touchée, puis par effet domino, le reste du monde.

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C’est dans ce contexte extrêmement morose que curieusement, l’industrie du balnéaire réussira à exister et même à prospérer. Les bains de mer sont à la mode chez les nantis, qui trouvent là une activité nouvelle propre à occuper leur oisiveté. Pour les classes populaires, les bains de mer sont une activité gratuite donnant un maximum de plaisir à toute la famille, dans le peu de loisirs qui leur sont accordés. Les années 30 verront la rencontre d’un tourisme aristocratique flamboyant et d’un tourisme populaire naissant.

Les années 30 seront aussi la décennie des modes, comme le Pyjama de plage, le bronzage, le maillot dos nu, et surtout l’avènement du maillot de bain deux pièces. La décennie verra aussi l’invention des parcs d’attractions nautiques et celle de deux fibres miraculeuses qui révolutionneront la fabrication balnéaire, le Lastex et le Nylon. On découvrira les premières huiles solaires, et enfin l’année 36 rentrera dans l’histoire en étant l’année des congés payés, marquant  l’explosion de l’industrie balnéaire et la démocratisation des bains de mer.

Le Pyjama de plage

Attribué à tort à Gabrielle Chanel qui n’en sera que la représentante sur les plages de Deauville et de Biarritz, la mode du Pyjama de plage remonte à 1926, et se situe sur la plage italienne  du Lido de Venise. Quatre hôtels, dont le plus recherché, l’«Excelsior Palace», se partagent cette plage qui est à la fin des années 20, le lieu de villégiature estival de tout le Gotha et des milliardaires de tous pays.

On y parle toutes les langues -surtout anglais-, on paye en dollars, on joue des fortunes, on organise des fêtes fastueuses. Une publicité de 1926 vante les avantages de cette plage en ces termes « Le Lido, la plage du soleil et des pyjamas.

L'officiel-de-la-mode---n°73-de-1927---page-8Publicité de la Plage du Lido en 1927 « La plage du Soleil et des Pyjamas »

Le Lido, c’est le triomphe de la couleur, l’azur intense, l’Adriatique irradiée, les maillots et les pyjamas chatoyants… Sur le sable d’or, douces sont les heures de nonchalance, et les corps, sous les rayons ardents prennent l’aspect du bronze. »

Le maître mot de cet «Italian Life Style» est excentricité. Pour exister, il faut se faire remarquer et la compétition est âpre. C’est dans ce contexte que la mode du Pyjama de plage va naître.

L'officiel-de-la-mode---n°62-de-1926---Un groupe de riches touristes américains en 1926

D’abord porté par les hommes, le pyjama de nuit, classique, à rayures, sera le must des excentricités du petit déjeuner. Très vite adopté par les femmes, le Pyjama deviendra rapidement une pièce Haute Couture, Worth, Patou, et Rochas entre autres, faisant de ce nouveau venu dans la garde-robe féminine, un must de la fin des années 20.

1930s-dessin-pyjamaDessin de Mode de 1930

La côte d’azur, l’ancienne Riviera, qui était en retard sur les plages du nord dans l’essor des stations balnéaires, va devenir, climat et végétation aidant, le littoral le plus apprécié des gens célèbres et fortunés. Sa proximité avec Venise et sa fréquentation en feront le terrain d’expansion le plus propice au Pyjama. De nombreuses villes côtières sacrifieront à cette mode, Nice en étant une de ses plus dignes représentante, mais de toutes les stations de la côte, il en est une qui va en devenir sa capitale : Juan les Pins.

1930s-Pyjamas-de-plageLa Mode du Pyjama sur la Côte d’Azur en 1930

Appelée Pyjamapolis en Français et pour les très nombreux anglais, Pyjamaland, cette petite ville côtière va devenir dès 1930 la capitale incontestée de cette nouvelle folie balnéaire. Fréquentée par Scott Fitzgerald, Charlie Chaplin, Picasso ou Marlène Dietrich, cette station va devenir une des capitales de la mode. Voici ce qu’en dit le journaliste Robert de Beauplan dans l’Illustration d’août 1931: « Il est une ville de France, où pendant une longue saison d’été qui commence avec le début du printemps pour ne s’achever qu’avec la fin de l’automne, la rencontre d’une femme en robe est une curiosité qui attire le regard des passants. C’est à proprement parlé, Pyjamapolis. C’est à Juan que le pyjama -féminin s’entend- est né, il y a deux ou trois ans environ. Il a envahi d’autres plages, mais sans les conquérir aussi absolument. Il ne s’imposa pas sans quelque résistance, car il avait affaire à forte partie. Le costume de bain, propice à l’héliothérapie, se répandait indiscrètement jusque dans les rues de la ville, les bars et les dancings. Désormais, le maillot a repris sa destination: il ne sert plus qu’aux bains-de mer ou de soleil. Mais partout ailleurs, et sur la plage même, le pyjama a affirmé sa suprématie.

Colorized-early-30s-postcard-of-fashionable-beach-pyjama-wearing-holiday-ers-on-the-Cote-DAzure-2Groupe de « Pyjamas » sur la Promenade des Anglais à Nice en 1930

Le premier moment de surprise passé, on ne peut rester insensible à la grâce harmonieuse de sa ligne, au chatoiement de ses couleurs vives et à l’ingéniosité inépuisable de ses agencements. Il donne à la femme une allure inédite, plus libre, plus délurée et dont le laisser-aller reste toujours de bon ton. L’ampleur de ses pattes d’éléphant contribue à affiner la silhouette et forme, avec le vaste chapeau de paille dont les élégantes le complètent, un ensemble décoratif. Il y a le pyjama classique: pantalon de jersey bleu, petite chemisette de tricot à col ouvert et à quart de manche de couleur crue, verte, bleue, rouge ou jaune serin. Il y a le pyjama plus habillé, si l’on peut ainsi dire, car il est beaucoup plus décolleté, surtout dans le dos. C’est la tenue d’après-midi, pour les visites, le thé, le dancing et le cocktail. Il y a enfin le pyjama du soir, que l’on pourrait prendre de loin pour une robe lorsqu’on le surprend dans les salons du casino, mais auquel un pas un peu vif de fox-trot suffit à restituer son originalité. »

Loretta-Young-wearing-1930s-beach-pajamasPyjama de soirée en 1930

Ce que ne dit pas ce journaliste, trop occupé à décrire les habitudes balnéaires d’une haute société autarcique, c’est que le Pyjama, même s’il ne fut jamais complètement populaire, pouvait se porter de façon plus décontractée, sur un maillot de bain par exemple, accompagné parfois d’un simple chemisier.

La mode étant par essence passagère, le pyjama fut rapidement oublié, les modes du bronzage et des maillots de bain deux pièces prenant le relais.

La mode du Bronzage

Bien que l’héliothérapie date de 1890 et que l’on connaisse tous les bienfaits du soleil pour le corps humain, dans la bonne société, il est de bon ton de se protéger et de ne surtout pas s’exposer à ses rayons, montrant ainsi la différence entre les classes supérieures et les classes laborieuses, paysans et ouvriers du bâtiment notamment, qui exercent leur activité en plein air et qui ont le teint halé.

Il faudra attendre les années 20 pour voir un retournement de tendance. Ce changement radical, c’est en partie à Coco Chanel qu’on le doit, car non contente de bousculer la mode en inventant «la garçonne», elle porte elle-même les cheveux courts et des pantalons, et balaie les codes séculaires en arborant un teint halé au retour d’un voyage sur la côte d’azur. Il serait inexact de n’attribuer cette mode qu’à Gabriel Chanel, ce serait minimiser les conséquences de la diminution de tissu des maillots de bain depuis une décennie. En 1900, il était simple de ne pas bronzer, le corps était entièrement recouvert, mais en 1920, comment se baigner avec des maillots qui ne cessent de raccourcir sans être halée. Alors puisque c’est dans l’air du temps, bronzons!

1928-hotel-lido-venise-hprints-comPublicité du Lido de Venise « La Plage des Bronzes Vivants » en 1928

Si cette nouvelle mode est un succès incontournable des années 30, il faut signaler que dès les années 25, toujours au Lido de Venise, qui décidément était très en avance, le bronzage était un must pour tous ceux qui se réclamaient de l’élite. La publicité de l’été 1926 trouvée dans l’officiel de la mode s’autoproclamait «Le Lido, la plage des bronzes vivants», et un article décrivait l’heure du bain en ces termes : «Les bains se succèdent, ils sont de deux sortes, bains de mer et de soleil et se complètent utilement. La teinte d’ocre foncée que prend la peau des jeunes athlètes et des girls solides étendues sur le sable est du à une longue exposition aux rayons lumineux, à une cuisson prolongée, le mot n’est pas trop fort, car a certaines heures, la plage privée de l’Excelcior prend des figures de rôtisserie humaine.»

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Jean Patou, un des premiers couturiers à s’être intéressé à la folie des bains de mer et du bronzage, sera le précurseur en matière d’huiles et de crèmes solaires. En 1927, il créé la première huile protectrice « Huile de Caldée », qui protège (un peu) des coups de soleil. Si ce premier produit n’est pas très efficace, il a au moins l’avantage de sentir divinement bon. Ses senteurs fleuries deviendront rapidement un parfum, « Chaldée », encore vendu aujourd’hui. De nombreuses petites marques s’essaieront sans grande réussite à la mise au point du produit miracle, et il faudra attendre 1935 pour découvrir « Ambre Solaire », un des premier succès internationaux de la firme l’Oréal.

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La petite histoire raconte les circonstances de son invention: Eugène Schueller, un chimiste alsacien, fondateur de L’Oréal (qui allait devenir le numéro un des cosmétiques dans le monde) régatait régulièrement l’été à bord de son voilier « L’edelweiss », et bien que son terrain de jeux nautique soit les eaux bretonnes et britanniques, il prenait souvent des coups de soleil. Eugène Schueller teste alors toutes les huiles disponibles sur le marché et constate qu’aucune n’est réellement efficace. C’est alors qu’il charge ses ingénieurs chimistes de plancher sur le filtre magique, un produit protecteur qui permettrait de bronzer sans brûler. En quelques mois la formule est trouvée, « Ambre Solaire » est née. Vendue dès 1935, ce n’est que l’année d’après que l’huile magique deviendra un immense succès, la révolution des congés payés de 1936 étant un accélérateur inattendu et un formidable vecteur marketing. Vendue pendant des décennies à grands renforts de publicité, « Ambre Solaire » sera pour toujours, le symbole des vacances au bord de la mer de l’après-guerre.

La mode des maillots de bain dos nus

Puisque la mode est au bronzage, les femmes vont chercher à faire bronzer le maximum de leur épiderme, et puisqu’il n’est pas encore question de scinder le maillot de bain en deux pièces (ça ne tardera pas), le seul endroit où l’on peut encore grappiller quelques centimètres carrés de tissus est le dos du maillot. Le début des années trente sera donc placé sous le signe du « dos nu ».

La marque américaine Jantzen, qui est devenue, depuis sa création en 1910, leader mondial du swimwear, va lancer en 1931 son interprétation du dos nu en deux modèles, le Sunaire et le Shouldaire, tous deux biens évidement tournés vers un ensoleillement maximum.

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Le Sunaire est un maillot dos nu intégral, tenu par deux bretelles verticales, et une horizontale servant de fermeture au soutien-gorge. Ce sera le maillot de bain une pièce le plus dénudé jamais fabriqué.

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Le Shouldaire, qui aura plus de succès, est un maillot classique, très échancré dans le dos, et conçu pour être porté d’une façon descente (pour l’époque), mais en baissant les bretelles pour ne pas avoir de marque de bronzage (en fait, ce que font aujourd’hui, toutes les femmes sur toutes les plages du monde). Ce geste banal est en soi une révolution pour l’année 1931 quand on se remémore que vingt ans plus tôt, il était difficile d’apercevoir un mollet. Cette mode du dos nu sera, comme toutes les modes, éphémère, car une autre révolution pointe à l’horizon des années 1935, le maillot de bains deux pièces, qui devra encore attendre une dizaine d’année pour qu’on l’appelle Bikini.

1930-shoudaireg-(1)Publicité pour le Shouldaire et son mode d’emploi…

A suivre dans notre prochain chapitre :

1931, invention du Lastex, appelée « la fibre miraculeuse », elle va permettre à tous les baigneurs du monde, de s’affranchir de l’hégémonie des maillots de bain en laine. 1935, évolution/révolution du balnéaire, le «deux pièces» est né. Enfin, quand l’histoire avec un grand H rejoint l’histoire du balnéaire : 1936, les congés payés et la folie populaire des bains de mer.

Texte : © Patrice Gaulupeau/Nuits de Satin

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History of Swimsuits, 1930/1935

The Roaring Twenties (1919/1929) started at the end of WW1 and ended in Wall Street, during Black Thursday. It was the greatest economic crises of the 20th century, and it hit the financial world with unprecedented violence. Within five days, the strongest country in the world was ruined. Poverty and unemployment skyrocketed. This crisis, also known as the Great Depression, was first restricted to the United States. But soon enough, after 1931, Europe was affected too, as was the rest of the world thanks to a domino effect.

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Surprisingly enough, the industry of swimwear managed to bloom in this dark situation. Bathing was popular among the affluent as they saw in it a new activity to keep their idle life busy. To the lower classes, it was a free activity that entertained the whole family. Two kind of tourism appeared in the 30s: one was aristocratic, the other consisted of the working classes.

The 30s were also the decade of fashion, with new trends such as pajamas worn at the beach, tanning, backless swimsuits, and above all the ascension of the two-piece swimsuit. At the same time, water parks were created, as well as two fibers that were a revolution for swimwear –Lastex and Nylon. The first sunscreens were also starting to appear on the market. 1936 was a decisive year as paid vacations were established, which led to a booming of the swimwear industry and the democratization of bathing.

The Beach Pajamas

Wrongly attributed to Gabrielle Chanel, who just wore them at Deauville and Biarritz beaches, the beach pajamas trend dates back to 1926, in the Italian beach the ‘Lido of Venice’. Four hotels, including the most sought-after ‘Excelsior Palace’, shared this beach that was, at the end of the 20s, a meeting point for the worldwide elite and billionaires.

Every language was spoken there, especially English, and the main currency was in dollars. It was a place of gambling and partying. An ad from 1926 presented this beach as ‘The Lido, the beach of sun and pajamas.

L'officiel-de-la-mode---n°73-de-1927---page-8Ad for the Lido beach, in 1927 ‘The beach of Sun and Pajamas’

The Lido is the triumph of color, azure, the radiant Adriatic, bright swimsuits and pajamas … Sweet are the idle hours spent on the golden sand, and the bodies take the aspect of bronze under the raging sunlight.

The keyword in this ‘Italian Life Style’ was eccentricity. To matter, people had to be noticed and the competition was tough. The beach pajamas were created in this peculiar background.

L'officiel-de-la-mode---n°62-de-1926---A group of rich American tourists in 1926

First worn by men, the classic and striped night pajamas were the must of eccentricity at breakfast. They were quickly adopted by women and became a Haute Couture item –Worth, Patou and Rochas turned it into a must-have in women’s wardrobes at the end of the 20s.

1930s-dessin-pyjamaFashion Draw 1930

The French Riviera was late at first in developing sea resorts, compared to the beaches in the north. But thanks to the climate and the vegetation, it quickly became the rich and famous’ favorite coastline. Its proximity to Venice made it the most suitable place of expansion for the pajamas. Many coastal cities picked up this trend; Nice was one the most emblematic, but the real capital of the pajamas was ‘Juan les Pins’.

1930s-Pyjamas-de-plageThe trend of Pajamas on the Riviera in 1930

Called ‘Pyjamapolis’ in French and ‘Pyjamaland’ in English, this small city became in 1930 the uncontested capital of this new swimwear craze. It was frequented by the likes of Scott Fitzgerald, Charlie Chaplin, Picasso and Marlene Dietrich. This is what a journalist, Robert de Beauplan, said about it in 1931: ‘There is a town in France, where summers start at the beginning of Spring and ends at the end of Autumn. There, you can see women wearing strange dresses. It’s strictly speaking Pyjamapolis. The feminine pajamas were born in Juan, two or three years ago. The trend invaded other beaches but did not conquer them just yet. Swimsuit spread up to the streets, bars and dancing places. Now, it went back to being only worn for bathing or sunbathing. But everywhere else, even on the beach, pajamas took over.

Colorized-early-30s-postcard-of-fashionable-beach-pyjama-wearing-holiday-ers-on-the-Cote-DAzure-2A group of ‘Pajamas’  on the Promenade des Anglais in Nice in 1930

After the initial shock, we cannot remain indifferent to the harmonious grace of the figure, the brightness of the colors, the cleverness of the layouts. It gives women an unprecedented look, more free, cheekier, and its relaxed attitude always remains tasteful. The flare bottoms make the figure look slimmer, and it looks nicely dressed with straw hats as a finishing touch. There are classic pajamas: bleu jersey pants, a light shirt with an open collar and quarter-length sleeves in ecru, green, blue, red or canary yellow. There are more dressed-up pajamas: more low-cut, especially in the back. It’s the afternoon outfit, for visits, tea, dancing and cocktails. There are also night pajamas, which look like dresses from afar when you see it in casinos until you see the person dance quickly the fox-trot and then, there’s no mistaking.’

Loretta-Young-wearing-1930s-beach-pajamasEvening Pajama in 1930

What this journalist fails to say is that even though pajamas were never fully accepted, they could be worn casually over a swimsuit for instance, along with a simple shirt.

Fashion being in essence temporary, pajamas were quickly forgotten and the trends of tanning and two-piece swimsuits took over.

The Trend of Tanning

Even though heliotherapy dates back to 1890 and the benefits of the sun were well known, it was good form among high society to keep away from the sunlight. It was a way of pointing out the differences with the working classes that had to work outside and thus had tanned skin.

Only after the 20s was there a change in this trend, partly due to Coco Chanel. Not only did she invent the ‘flapper’, wore short hair and pants, she also displayed a tan complexion when she came back from a trip on the Riviera. But it would be inaccurate to credit Gabrielle Chanel solely with this new trend, as this would minimize the consequences of the swimsuits getting shorter over the decade. In 1900, it was easy not to get tanned as the body was fully covered, but in 1920 it became much trickier when people were bathing in short suits.

1928-hotel-lido-venise-hprints-comAd of the Lido of Venise ‘The Beach of living bronze’ in 1928

This trend might have been a success in the 30s, it was already a must in 1925 in the ‘Lido of Venice’ (again) for all of those who claim to be part of the elite. A summer ad from 1926 in the magazine ‘L’officiel de la mode’ stated that ‘The Lido is the beach of living bronze’. An article described bathing: ‘There are two kind of bathing succeeding and completing each other –sea bathing and sunbathing. The ocher shade on the young athletes and girls’ skin is the consequence of a long exposure to the sun –an extended cooking even. The word is not too strong, as at some hours Excelsior’s private beach becomes a genuine human steakhouse’.

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Jean Patou, one of the first designers to take an interest in the bathing and tanning crazes was the pioneer of sunscreens. In 1927, he created the first protective oil ‘Caldée Oil’, which (hardly) protected from sunburns. This product might not have been efficient, but it smelt divine. The flowery scents were quickly made into a perfume, ‘Chaldée’, still sold nowadays. Many small brands tried and failed to create a magic product, until 1935, when ‘Ambre Solaire’ was invented, one of the first international successes of l’Oréal.

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There is a story behind its creation: Eugene Scueller, a chemist and the funder of l’Oréal (which was about to become number one in cosmetics in the world) was frequently sailing in the summer on his boat named ‘Edelweiss’. Although he was used to sailing in Britany, he often suffered from sunburns. Eugene tried every oil available on the market and noticed none of them was really efficient. He then asked his chemists to find a magical filter that would allow tanning without burning. Within a few months, he found a formula and ‘Ambre Solaire’ was born. Sold since 1935, it took a year for this magic oil to be a tremendous success –the paid vacations in 1936 accelerated the business, being a great marketing asset. ‘Ambre Solaire’ has been sold for decades, with heavy promotion, and will forever be the symbol of vacation in the beach during the post-war period.

The trend of backless swimsuits

Since tanning was in vogue, women tried to have as much skin tanned as they possibly could. And since it was not yet conceivable to cut the suits into two pieces, the only place the swimsuits could get shorter was the back. Thus the 30s were dominated by backless swimsuits.

The American brand Jantzen, which became since its creation in 1910 the worldwide leader in swimwear, launched in 1931 its rendition of the backless through two designs, the Sunaire and the Shouldaire.

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The Sunaire was a complete backless swimsuit, hold by two vertical straps and one horizontal which helped seal the suit. It was the most revealing swimsuit ever created.

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The Shouldaire was more successful. It was a classic swimsuit, very low-cut in the back, but still decent. The straps could be lowered in order not to have sun-tan lines (basically what any woman does nowadays). This was revolutionary at that time (1931) when you think that twenty years ago you could barely see a leg on the beach. This backless fashion eventually disappeared too, taken over in 1935 by the two-piece swimsuit that would ten years later be called ‘Bikini’.

1930-shoudaireg-(1)Ad for the Shouldaire and its user instructions

Next: 1931, the invention of Lastex, also called ‘the magic fibre’, which enabled every swimmer in the world to get rid of woolen swimsuits. 1935, a revolution in swimwear: the two-piece swimsuit was born. And finally, when History meets the history of swimwear: 1936, paid vacations and the craze of the people for bathing.

Text: © Patrice Gaulupeau/Nuits de Satin

Histoire du Balnéaire / History of Swimwear (2)

ENGLISH VERSION AT THE END 

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Histoire du maillot de bain 1900/1930

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«La belle Époque»

«La belle Époque», période qui va des années 1890 à 1914, fut la période charnière entre un 19ème siècle usé, replié sur lui-même et l’espérance d’un vingtième siècle radieux, moderne et ouvert. Les années 1900 sont un feu d’artifice : l’électricité, l’automobile, l’aviation et le cinématographe, sont les nouvelles inventions qui vont faire basculer ce nouveau siècle dans la modernité. 1900, c’est aussi l’exposition universelle, la plus grande et la plus intéressante de toutes, celle qui accueillera plus de 53 millions de visiteurs avides de nouveautés et de progrès.

La Belle époque, c’est aussi et surtout une joie de vivre, une insouciance, une recherche des plaisirs. Paris, baptisée capitale du monde, est une flamboyance de Music-hall, Théâtres, Cabarets, Cancans et Cinématographes. C’est dans cette atmosphère de révolution sociale pacifique où tout est possible, que va s’inventer l’industrie des loisirs. C’est à cette période que s’ouvrira «Luna Park», le premier grand parc d’attraction de France, mais c’est aussi à cette époque que les bains de mer vont prendre leur essor, le chemin de fer devenant au fil des années, un moyen de transport populaire, mettant les plages à quelques heures de la capitale. Les plages du Nord et de Normandie sont de plus en plus fréquentées, la mer ne fait plus peur, le bord de mer se démocratise.

photographie de presse de l'agence Meurisse, source Gallica / Bibliothèque Nationale de France

Le succès est tel que des stations comme Boulogne sur mer, constateront dans les années 1900, une fréquentation supérieure à ce qu’elle sera en 1936, pourtant réputée pour être le sommet du succès balnéaire.

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1910

Si le premier costume de bain féminin, celui qui va de 1850 à 1910, avait tout emprunté au «petit marin» des garçonnets de l’époque, le suivant sera directement inspiré du maillot de bain masculin. L’émancipation naissante des femmes de ce début de siècle et leur envie de liberté feront tomber les codes et oublier un peu leur pudeur. Dès 1910, les femmes porteront un maillot de bain calqué sur celui que portent les hommes depuis longtemps déjà. Sans manches, épaules nues et, suprême provocation, culotte s’arrêtant au-dessus du genou ; le maillot de de cette époque est résolument unisexe.

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Seules petites différences : le maillot des femmes se doit d’être constitué de deux pièces, même s’il donne l’impression de n’en avoir qu’une, les couleurs et les rayures sont réservées aux hommes, quand les femmes doivent se contenter des couleurs foncées, noir, bleu marine et marron, enfin, le maillot masculin est près de corps quand celui des femmes se doit d’être plus flou, pour respecter encore les bonnes mœurs.
Il est curieux de constater que ce nouveau maillot de bain révolutionnaire pour l’époque, sera en général bien accueilli et très vite adopté par toutes les baigneuses européennes et que contrairement aux États Unis, il ne posera aucun problème pour les sociétés d’alors.

Les bains de mer aux Etats Unis

Aux États Unis aussi c’est la folie. Sur la côte Est, dans la banlieue de New-York, une station balnéaire bat tous les records de fréquentation : Coney Island. Dès 1900, on se bouscule dans la bonne humeur pour toucher l’eau. Des milliers de baigneurs découvrent les nouvelles joies du bain de mer sans trouver rien à redire à cette promiscuité aquatique.

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Dès 1910, une marque voit le jour et va tirer profit de ce nouvel engouement: Jantzen. Spécialisée dans la confection de chandails et de caleçons pour hommes, cette société, sous l’impulsion de Carl Jantzen, un de ses trois cofondateurs, va développer une ligne de maillots de bain qui deviendra très vite la référence. Les deux atouts de la marque seront d’un part, la matière des maillots : 100% pure laine vierge tissée avec des côtes extensibles qui apportaient un maintien doublé d’un confort inconnu jusqu’alors, et surtout un logo. Une véritable trouvaille publicitaire, puisque presque un siècle après sa naissance la «Little red diving girl» est toujours l’emblème de la marque. Déclinée depuis 1920, changeant régulièrement de maillot au grès des modes, «la petite plongeuse rouge» est toujours une des marques, toutes activités confondues, les plus reconnues.

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Tout comme en France, le maillot de bain des femmes américaines va rétrécir, mais les épaules et les genoux dénudés sont beaucoup moins bien acceptés qu’en Europe. Les ligues de vertu américaines voient d’un très mauvais œil ce nouvel engouement balnéaire et ce « laisser aller » vestimentaire. On atteindra l’apogée de l’arsenal répressif américain au début des années 20, quand des policiers et des « juges de plage» seront employés à vérifier que les femmes portent un maillot deux pièces (le maillot une pièce étant exclusivement l’apanage des hommes), et surtout qu’entre le genou et le bas du maillot, il n’y ait pas plus de 15 centimètres (6 inches). Dans le cas contraire, c’était une arrestation sans ménagement sur la plage, un jugement immédiat et la mise en détention.

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Certaines se battront contre cette pudibonderie réglementée, et parmi celles-ci, la plus connue d’entre toutes, Annette Kellerman. Nageuse célèbre pour avoir tenté par trois fois la traversée de la Manche à la nage, elle mit sa notoriété au service de son combat pour l’émancipation des femmes et leur égalité avec les hommes. Sa vie, hors du commun, sera retracée au cinéma dans un film «La première sirène», son rôle étant tenu par une autre nageuse célèbre : Esther Williams.

Annette Kellerman 1907 bibliothèque du congres USAAnnette Kellerman

Aux États Unis toujours, c’est le cinéma muet qui fera beaucoup pour l’évolution des codes balnéaires. Mack Sennett, un ancien acteur reconverti dans la production cinématographique, va surfer sur la vague de la mode des bains de mer, en créant une troupe de jeunes et jolies baigneuses en folie, qu’il baptisera «Bathing Beauties». Habillées très court (pour l’époque et pour la justice), dans des tenues excentriques de couleurs claires, les Bathing Beauties vont, de 1915 à 1928, jouer dans de nombreux petits films muets, se passant exclusivement à la plage. Le cinéma parlant et la grande crise de 1929, sonneront le glas de ce genre de cinéma insouciant, et les Bathing Beauties ne seront plus qu’un beau souvenir dans l’histoire du maillot de bain.

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Les années 20, les «Années folles»

Les «Années folles» furent une période de soulagement et de libération après cinq années d’une guerre meurtrière qui mit l’Europe à genoux. Les économies exsangues et les familles décimées, les populations ne penserons qu’à une chose, oublier! Oublier l’horreur, en découvrant la radio, le jazz, les débuts balbutiants de l’électroménager, oublier le passé, en faisant fi d’une garde-robe triste, aux couleurs sombres, et surtout inadaptée au monde moderne. Les années folles seront le vivier de tous les possibles, de toutes les extravagances, le renouveau vestimentaire qui fait table rase de tout ce que l’on connaissait. Les années folles inventerons une nouvelle mode, la femme moderne devenant «La Garçonne».

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Né du désir d’émancipation des femmes et de leurs revendications pour l’égalité des sexes, la Garçonne est une réaction à des siècles de renoncements et d’abnégation silencieuse et reflète une mutation culturelle qui préfigure ce que sera la femme contemporaine moderne.
Synonyme de femme émancipée, la Garçonne, qui s’est fait couper les cheveux, porte une robe courte, très courte. Le corset n’ayant pas survécut à la guerre, la taille a pratiquement disparue. La silhouette est tubulaire, le look androgyne. Limitée surtout à une élite fortunée, cette mode est le fait d’une nouvelle bourgeoisie, jeune et contestataire.

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Pour être garçonne, il faut être nantie, sortir dans les endroits chics (pour choquer), si possible accompagnée d’artistes en renom. Les plages sont le terrain de jeu estival de cette nouvelle population : Deauville, Le Touquet, Biarritz en sont les principales, le Lido de Venise sur l’Adriatique étant le must des années 25. Coco Chanel, icône du mouvement, sera la première à s’intéresser à cette mode naissante, mais c’est Jean Patou qui inventera le «Sportswear» et qui sera le premier à créer des maillots de bain «couture» dès 1925 et à les faire défiler sur les plages.

jean patou defile 25Défilé Jean Patou (1926)

Les maillots de cette époque sont essentiellement faits pour être vus, pas forcément pour être mouillés… Voici ce qu’en rapporte un article de l’Officiel de la mode de 1926 :
« Deauville : Il était bon d’y être vu, et la fantaisie la plus déconcertante se donnait libre cours dans le choix des costumes de bain, ce qui est loin d’impliquer d’ailleurs que tous ceux qui en arborait se baignaient obligatoirement. Certains maillots sont éblouissants, ils coûtent une fortune, il serait imprudent pourtant de les soumettre à l’épreuve de la vague, ils sont destinés au bar de la plage et non aux fantaisies nautiques. »

Pour les gens ordinaires, le maillot de bain s’achète dans les grands magasins, car les créateurs balnéaires sont encore rares en cette période. Il faudra attendre la fin des années 20 pour voir émerger quelques nouvelles marques, dont EMO et REARD, tenu par la mère de Louis Réard qui sera, vingt ans plus tard, l’inventeur du Bikini.

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En cette fin de décennie, le maillot de bain continu sa mue et ne cesse de rétrécir. Toujours une pièce, mais plus pour très longtemps, il perd le coté short, les cuisses étant pour la première fois entièrement dénudées. Les couleurs claires sont enfin permises, souvent bicolore, le maillot peut porter des rayures horizontales. Le maillot n’est plus uniquement en laine, mais désormais en jersey, moins lourd et plus extensible et donc plus confortable.

L’histoire de la mode est souvent intimement liée à la grande histoire, et la dépression de 1929 ne fera pas exception. Crise américaine pour commencer, elle sera très rapidement internationale et plombera les économies mondiales pendant plus de six années. Le maillot de bain qui avait effectué une mue spectaculaire durant deux décennies, devra attendre des jours meilleurs pour innover…

© Patrice Gaulupeau / Nuits de Satin

A suivre

(Dans le prochain chapitre, 1930/1950, la folie balnéaire des congés payés en 1936, l’invention du maillot 2 pièces en 1938, et le déferlement « Pin-up » au sortir de la seconde guerre mondiale)

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History of swimsuit 1900/1930

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«La belle Époque»

«La belle Époque» is a period of change at the end of a 19th century that had left people weary and withdrawn. The 20th century is like a firework with new inventions such as electricity, cars, aviation and cinema, which lead to a modern era.

La Belle Epoque is first and foremost a joie de vivre, a general carefreeness, a search for pleasure. At that time, Paris was deemed the capital of the world, with its Music hall, theatres, cabarets, cancan and cinematographs. With this pacific social revolution came the leisure industry. That was when “Luna Park”, the first big amusement park in France, was created. At the same time, swimming became the new fashionable hobby, thanks to the evolution of the railway that enabled people to go to the beaches from the capital in a few hours. The northern beaches and the ones in Normandy quickly became popular. The sea didn’t scare people anymore and the seaside became more accessible.

photographie de presse de l'agence Meurisse, source Gallica / Bibliothèque Nationale de France

Beaches were so successful that some resorts like Boulogne-sur-mer recorded an even higher attendance level in the beginning of 1900 than in 1936, even though this was the year the resort’s popularity was at its peak.

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1910

The first bathing suit for women (from 1850 to 1910) was similar to the ‘little sailor’ worn by little boys. Its successor was openly inspired by men’s swimsuits. The women’s budding liberation and their aspiration to freedom helped them break with conventions and loosen up their modesty. From 1910, women started wearing a bathing suit identical to the one men had been wearing for decades. Sleeveless, shoulders exposed and, shockingly, the trousers stop above the knee. The swimsuit at that time is definitely unisex.

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Only difference: women’s swimsuits had to be made of two pieces even though it looked like a one-piece. Colors and stripes were only for men and women were bound to use dark colors such as black, dark blue and brown. Also, men’s swimsuits were body fitting when that of women had to be looser for moral reasons. Surprisingly enough, this new revolutionary swimsuit was well received and quickly embraced by European swimmers, unlike in the United States at that time.

Bathes in the United States

The bathing craze was also picked up in the United States. On the East Coast, in one of New-York’s suburbs, there was a very popular resort named Coney Island. From 1900, people were rushing to get into the water. Thousands of swimmers discovered the joy of bathing, seemingly undisturbed by the lack of privacy in the water.

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1910, a brand emerged and took advantage of this new craze –Jantzen. It specialized in jumpers and underpants for men and created a swimsuit line that quickly became a reference in that matter. The two main features were the swimsuit’s fabric, which were made entirely in virgin wool with stretchy sides that resulted in good support and comfort, and most importantly a logo. That was a great a publicity stunt as even a century later, the ‘Little red diving girl’ is still the brand’s emblem. Since 1920, it has been modified several times to match the evolving fashion and is still today one of the most famous brands.

Jantzen diving girl

Just like in France, American women’s swimsuit became shorter, but the bare shoulders and knees were much less received than in Europe. The National Legion of Decency didn’t take too well this new enthusiasm for bathing and casual clothing. The league was at its height in the 20s, when policemen and ‘beach judges’ were hired to make sure that women were indeed wearing a two-pieces suit and that the space between their knees and the end of the suit was inferior to 6 inches. Otherwise, they would proceed to unceremonious arrests, immediate sentences and incarceration.

Bathing-Beach-Women-1920

Some women made it their duty to fight against this regulated prudishness. The most famous of them was the famous swimmer Annette Kellerman who tried three times to cross the Channel. She used her fame to fight for the liberation of the women and their parity with men. Her extraordinary life was adapted on screen in the movie ‘Million Dollar Mermaid’ and another famous swimmer played her character: Esther Williams.

Annette Kellerman 1907 bibliothèque du congres USAAnnette Kellerman

In the United-States, silent films contributed a lot to the evolution of all the conventions around bathing. Mack Sennett, a former actor who then became a movie producer, also took advantage of the craze for bathing and created a company of young and pretty swimmers he called ‘Bathing Beauties’. They would wear very short (considering the period and justice) and eccentric, colorful suits. They appeared in many short silent movies, all taking place at the beach. But talking movies and the 1929 crisis put an end to this genre of carefree movie and the Bathing Beauties disappeared as well.

Sennett Bathing Beauties, 1915 (14)

The Roaring Twenties

The ‘Roaring Twenties’ were a time of relief and liberation after five years of massacre that brought Europe down. The economy was bad, families were slaughtered –people could only think of one thing: to forget! Forget the horror by discovering the radio, jazz, household electricals. Forget the past by changing a sad wardrobe, which was maladjusted to modern times. Everything became possible with the Roaring Twenties, and fashion started anew wigth a new trend modernizing women: the ‘Garçonne’ (the ‘Flapper’).

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The Flapper was born from women’s desire for liberation and gender equality and was a consequence to centuries of sacrifices and submissive abnegation. She was the sign of a cultural mutation that would lead to who modern women are today. The Flapper was first and foremost an independent woman, which could be seen in her short haircut and her even shorter dress. The corset hadn’t survived the war and the waistline was now close to nonexistent. Women’s figure was now tube-shaped, androgynous. This new trend was restricted to a well-off elite of young and protesting upper-class women.

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In order to be a Flapper, you had to be wealthy, go out in the chicest places (to chock) and be surrounded by renowned artists. Beaches became the playground for this new population: Deauville, Le Touquet, Biarritz were the major ones and Venice Lido was the must in 1925. Coco Chanel, who was the emblem of the movement, was the first to take an interest in this emerging trend but it was Jean Patou who invented ‘Sportswear’ and who created the first fashionable swimsuits in 1925 and paraded them on the beaches.

jean patou defile 25Jean Patou  Fashion Show (1926)

The point of swimsuits at that time was to be seen in them –not so much for bathing. Here is what an article from ‘l’Officiel de la mode’ said on the matter in 1926: ‘It is fashionable to be seen in Deauville and the most unsettling fancy there is probably the choice of swimsuits –which do not implicate at all to go bathing in them. Some suits are ravishing and very expansive and it would be unwise to risk facing waves wearing them. There are designed for the beaches bars, not for swimming.’

Common people had to buy swimsuits in department stores as swimwear designers were still very rare at that time. It was not before the end of the 20s that new brands were created, like MEO and REARD, which was funded by Louis Reard’s mother. Her son would be, twenty years later, the inventor of Bikini.

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With the end of the decade, swimsuits kept evolving and became shorter every time. They still consisted of a one-piece but thighs were now bared too. Bright colors were eventually allowed for women, as well as stripes. The fabric was not only made of wool but could also be made in jersey, which was less heavy and more expendable, thus more comfortable.

And as the history of fashion is always closely linked to general history, the 1929 depression had an impact on swimwear too. This crisis, which clearly became international, was a hard blow on the world’s economy during more than six years. It also hit the swimwear field, which had been gloriously expending for more than two decades.

© Patrice Gaulupeau / Nuits de Satin

To be continued …

In the next chapter: 1930/50, the craze of bathing due to the paid holidays in 1936, the invention of two-piece swimsuits in 1938, the Pin-ups at the end of WW2)