Shooting Swimwear

Les maillots de bain de la collection  “Nuits de Satin” portés par des célébrités
‘Nuits de Satin’ swimsuits collection worn by celebrities

 

Le maillot de bain en dentelle et velours noir porté par Marilyn Monroe pour un shooting photo de la célèbre marque de balnéaire américaine des années 50. 

 Marylin Monroe’s  black lace and velvet swimsuit she wore for a photo shoot of the famous 50′ brand “Catalina” . Pictures of the photo shoot go with the mythical swimsuit.  

Ce maillot fut également porté par Marilyn pour l’affiche du film « Love nest » en 1951.

Marilyn wore  also this swimsuit for the movie’s poster « Love Nest » in 1951.

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Shooting photo pour la célèbre marque de maillot de bain CATALINA

Article de presse : Marilyn Monroe à l’hôtel Beverly Carlton en 1951 avec le maillot de bain en dentelle noire Catalina

Press article : Marilyn Monroe at the Beverly Carlton Hotel in 1951 with the Catalina black lace swimsuit

Scarlett Johansson portant un maillot de bain américain vintage Jantzen des années 50 en coton blanc à smocks brodé de cerises.

Scarlett Johansson wearing an original vintage 1950s’ Jantzen US swimsuit in white cotton  embroidered with cherries

Scarlett Johansson-Jantzen swimsuit

Publicité JANTZEN des années 50 avec la photo du maillot de bain appelé « Mon Chéri » exposé au Bikini Art Museum.

JANTZEN advertisement from the 50’s with the photo of the swimsuit called « Mon Chéri » exhibited at the Bikini Art Museum.

jantzen-1950-swimsuit-with-cherries

JANTZEN swimsuit ad 1950

 

 

 

 

 

 

ScarlettJohansson & WoodyAllen. Photo-shoot en 2006 pour leurs collaborations dans les films « Scoop », « Vicky Cristina Barcelona » et « MatchPoint » .

Woody Allen_Scarlett Johansson_Scoop_NY magazine

Scarlett Johansson-Maillot de bain Jantzen 1950

Maillots de bain des années 60 loués pour le film “OSS 117 Rio ne répond plus »
avec Jean Dujardin de Michel Hazanavicius pour la scène se déroulant au bord de la piscine.

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Swimsuits from the 60s rented for the movie ‘OSS 117 Lost in Rio’ 
with Jean Dujardin directed by Michel Hazanavicius .

OSS 117Scène de la piscine en référence au film de “James Bond contre Dr No”
Swimming pool scene in reference to the film ‘Dr No’

ossJean Dujardin et les « Girls » en bikini dans la scène de la piscine
Jean Dujardin and the ‘Girls’ wearing bikinis in the swimming pool scene

Bikini en lurex doré créé par « Nuits de Satin » pour l’actrice Reem Kherici dans le rôle de Carlotta. Reem Kherici a été sélectionnée par le site Melty Fashion comme faisant partie du top 20 des actrices en bikini les plus marquantes sur grand écran.
Golden lurex bikini designed by ‘Nuits de Satin’ for the actress Reem Kherici playing Carlotta.Reem Kherici was chosen by the website Melty Fashion to be in the top 20 of most memorable actresses wearing a bikini in a movie.

Laetitia Casta en maillot de bain vintage DeWeese des années 50, collection  « Nuits de Satin » pour le magazine «Stiletto»

Laetitia Casta wearing a ‘Nuit de Satin’ vintage 50′ DeWeese swimsuit for the magazine ‘Stiletto’ STILETTO 09.08-(2)

Joan Collins à 18 ans en 1951 , vêtue d’un maillot de bain en nylon bleu à smocks de la marque américaine « Peter Pan » 

Joan Collins, 18 years old, in 1951 wearing a one-piece swimsuit  in blue nylon with smocking from US label « Peter-Pan ».

Joan Collins_swimsuit Peter-Pan

Eva Green en maillot de bain Libron des années 50, collection « Nuits de Satin » pour le magazine « ELLE »
Eva Green wearing a ‘Nuits de Satin’ vintage 50’s Libron  swimsuit for the magazine ‘ELLE’

Eva-Green-Elle-2004-Web

Maillot et bonnet de bain pour l’affiche du Grand Magasin le “Printemps
Swimsuit and swimming cap for the department store ‘Printemps‘ poster

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Bonnet de bain à fleurs années 60 pour VOGUE © Mario Testino
Flowery swimming cap 60s for
 VOGUE © Mario Testino

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Shooting Swimwear par Martial Lenoir
Swimwear shooting by Martial Lenoir

webclaramaillotbikini1Bikini historique en lurex doré de « Louis Réard », l’inventeur du bikini
Historic golden lurex bikini by ‘Louis Réard‘, the inventor of bikini

webclaramaillotfleur1Maillot gaine 1 pièce à fleurs rouge et parme « LE CATALAN à Lyon » de 1948
One-piece girdle swimsuit with violet and red flowers ‘LE CATALAN à Lyon’ from 1948

webclaramaillotlame1Maillot 1 pièce en lamé doré sur stretch noir « DE WEESE Design » Californie USA années 50′
One-piece swimsuit in golden lamé on black stretch ‘DE WEESE Design’ California USA 50s

webclaramaillotnoir1Maillot 1 pièce allemand « Orcheed » en nylon Utrecht années 70
German one-piece swimsuit ‘Orcheed‘ in Utrecht nylon 70s 

webmaillotblancMaillot 1 pièce baleiné à jupette, smocks dans le dos, années 50
One-piece swimsuit with whalebones and a skirt, smocked back, 50s

webclaramaillotturquoise1Maillot 1 pièce bleu ciel by « lastina » MARINA DEL MAR Californie USA de 1948
Sky blue one-piece swimsuit ‘lastina’ MARINA DEL MAR California USA from 1948

webclaramaillotune pieceparme1Maillot 1 pièce en polyester mauve, bandes blanches « ROBBY LEN Fashions » USA de 1965
One-piece mauve polyester swimsuit, white strips, « ROBBY LEN Fashions » USA from 1965

webclaramaillotviolet1Maillot 2 pièces de 1970
Two-pieces swimsuit 1970
webclaramaillotvioletmarin2Bikini violet « JESOSS Monte-Carlo » à culotte haute, années 50
Purple high waisted bikini ‘JESOSS Monte-Carlo’ 50s

webhelleannamaillotbleu1Maillot 1 pièce stretch marine et jupette en coton blanc « style marin » Le Catalan de 1965
Navy stretch one-piece with white cotton skirt ‘sailor-style’ Le Catalan from 1965

webhelleannamaillotrouge1Maillot 1 pièce rouge et carreaux noir et blanc « Le CATALAN » Lyon de 1965
Red one-piece swimsuit with black and white checks ‘Le CATALAN’ Lyon from 1965

webtrixiepinup1Maillot 1 pièce imprimé « Libron-Vahiné » années 50 en nylon et smocké sur les côtés
Printed one-piece swimsuit ‘Libron-Vahiné’ 50s, in nylon, with whalebones and smoked on the sides

Flyer Expo Mode City-1Maillot-short 1 pièce à rayure, modèle « Charleston » de 1970 mais d’inspiration 1900 – Maillots François GERARD – Paris, fg St Honoré
Striped one-piece swimsuit with shorts, ‘Charleston’ design from 1970 but of 1900 inspiration – François GERARD – Paris, fg St Honoré

Histoire du Balnéaire / History of Swimwear (3)

ENGLISH VERSION AT THE END 

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Histoire du maillot de bain, 1930/1935

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Les années folles (1919/1929) qui avaient débuté au sortir de la première guerre mondiale, vont se terminer au son de la cloche de Wall Street, le jeudi 24 octobre 1929, appelé «jeudi noir». La plus grande crise économique du XXème siècle sera fulgurante et d’une violence encore inconnue dans le monde de la finance. En cinq jours, le pays le plus puissant du monde est ruiné. La pauvreté et le chômage explosent. Cette crise économique, connue sous le nom de «grande dépression», ne concerne dans un premier temps que les États-Unis, mais très rapidement, dès 1931, l’Europe est touchée, puis par effet domino, le reste du monde.

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C’est dans ce contexte extrêmement morose que curieusement, l’industrie du balnéaire réussira à exister et même à prospérer. Les bains de mer sont à la mode chez les nantis, qui trouvent là une activité nouvelle propre à occuper leur oisiveté. Pour les classes populaires, les bains de mer sont une activité gratuite donnant un maximum de plaisir à toute la famille, dans le peu de loisirs qui leur sont accordés. Les années 30 verront la rencontre d’un tourisme aristocratique flamboyant et d’un tourisme populaire naissant.

Les années 30 seront aussi la décennie des modes, comme le Pyjama de plage, le bronzage, le maillot dos nu, et surtout l’avènement du maillot de bain deux pièces. La décennie verra aussi l’invention des parcs d’attractions nautiques et celle de deux fibres miraculeuses qui révolutionneront la fabrication balnéaire, le Lastex et le Nylon. On découvrira les premières huiles solaires, et enfin l’année 36 rentrera dans l’histoire en étant l’année des congés payés, marquant  l’explosion de l’industrie balnéaire et la démocratisation des bains de mer.

Le Pyjama de plage

Attribué à tort à Gabrielle Chanel qui n’en sera que la représentante sur les plages de Deauville et de Biarritz, la mode du Pyjama de plage remonte à 1926, et se situe sur la plage italienne  du Lido de Venise. Quatre hôtels, dont le plus recherché, l’«Excelsior Palace», se partagent cette plage qui est à la fin des années 20, le lieu de villégiature estival de tout le Gotha et des milliardaires de tous pays.

On y parle toutes les langues -surtout anglais-, on paye en dollars, on joue des fortunes, on organise des fêtes fastueuses. Une publicité de 1926 vante les avantages de cette plage en ces termes « Le Lido, la plage du soleil et des pyjamas.

L'officiel-de-la-mode---n°73-de-1927---page-8Publicité de la Plage du Lido en 1927 « La plage du Soleil et des Pyjamas »

Le Lido, c’est le triomphe de la couleur, l’azur intense, l’Adriatique irradiée, les maillots et les pyjamas chatoyants… Sur le sable d’or, douces sont les heures de nonchalance, et les corps, sous les rayons ardents prennent l’aspect du bronze. »

Le maître mot de cet «Italian Life Style» est excentricité. Pour exister, il faut se faire remarquer et la compétition est âpre. C’est dans ce contexte que la mode du Pyjama de plage va naître.

L'officiel-de-la-mode---n°62-de-1926---Un groupe de riches touristes américains en 1926

D’abord porté par les hommes, le pyjama de nuit, classique, à rayures, sera le must des excentricités du petit déjeuner. Très vite adopté par les femmes, le Pyjama deviendra rapidement une pièce Haute Couture, Worth, Patou, et Rochas entre autres, faisant de ce nouveau venu dans la garde-robe féminine, un must de la fin des années 20.

1930s-dessin-pyjamaDessin de Mode de 1930

La côte d’azur, l’ancienne Riviera, qui était en retard sur les plages du nord dans l’essor des stations balnéaires, va devenir, climat et végétation aidant, le littoral le plus apprécié des gens célèbres et fortunés. Sa proximité avec Venise et sa fréquentation en feront le terrain d’expansion le plus propice au Pyjama. De nombreuses villes côtières sacrifieront à cette mode, Nice en étant une de ses plus dignes représentante, mais de toutes les stations de la côte, il en est une qui va en devenir sa capitale : Juan les Pins.

1930s-Pyjamas-de-plageLa Mode du Pyjama sur la Côte d’Azur en 1930

Appelée Pyjamapolis en Français et pour les très nombreux anglais, Pyjamaland, cette petite ville côtière va devenir dès 1930 la capitale incontestée de cette nouvelle folie balnéaire. Fréquentée par Scott Fitzgerald, Charlie Chaplin, Picasso ou Marlène Dietrich, cette station va devenir une des capitales de la mode. Voici ce qu’en dit le journaliste Robert de Beauplan dans l’Illustration d’août 1931: « Il est une ville de France, où pendant une longue saison d’été qui commence avec le début du printemps pour ne s’achever qu’avec la fin de l’automne, la rencontre d’une femme en robe est une curiosité qui attire le regard des passants. C’est à proprement parlé, Pyjamapolis. C’est à Juan que le pyjama -féminin s’entend- est né, il y a deux ou trois ans environ. Il a envahi d’autres plages, mais sans les conquérir aussi absolument. Il ne s’imposa pas sans quelque résistance, car il avait affaire à forte partie. Le costume de bain, propice à l’héliothérapie, se répandait indiscrètement jusque dans les rues de la ville, les bars et les dancings. Désormais, le maillot a repris sa destination: il ne sert plus qu’aux bains-de mer ou de soleil. Mais partout ailleurs, et sur la plage même, le pyjama a affirmé sa suprématie.

Colorized-early-30s-postcard-of-fashionable-beach-pyjama-wearing-holiday-ers-on-the-Cote-DAzure-2Groupe de « Pyjamas » sur la Promenade des Anglais à Nice en 1930

Le premier moment de surprise passé, on ne peut rester insensible à la grâce harmonieuse de sa ligne, au chatoiement de ses couleurs vives et à l’ingéniosité inépuisable de ses agencements. Il donne à la femme une allure inédite, plus libre, plus délurée et dont le laisser-aller reste toujours de bon ton. L’ampleur de ses pattes d’éléphant contribue à affiner la silhouette et forme, avec le vaste chapeau de paille dont les élégantes le complètent, un ensemble décoratif. Il y a le pyjama classique: pantalon de jersey bleu, petite chemisette de tricot à col ouvert et à quart de manche de couleur crue, verte, bleue, rouge ou jaune serin. Il y a le pyjama plus habillé, si l’on peut ainsi dire, car il est beaucoup plus décolleté, surtout dans le dos. C’est la tenue d’après-midi, pour les visites, le thé, le dancing et le cocktail. Il y a enfin le pyjama du soir, que l’on pourrait prendre de loin pour une robe lorsqu’on le surprend dans les salons du casino, mais auquel un pas un peu vif de fox-trot suffit à restituer son originalité. »

Loretta-Young-wearing-1930s-beach-pajamasPyjama de soirée en 1930

Ce que ne dit pas ce journaliste, trop occupé à décrire les habitudes balnéaires d’une haute société autarcique, c’est que le Pyjama, même s’il ne fut jamais complètement populaire, pouvait se porter de façon plus décontractée, sur un maillot de bain par exemple, accompagné parfois d’un simple chemisier.

La mode étant par essence passagère, le pyjama fut rapidement oublié, les modes du bronzage et des maillots de bain deux pièces prenant le relais.

La mode du Bronzage

Bien que l’héliothérapie date de 1890 et que l’on connaisse tous les bienfaits du soleil pour le corps humain, dans la bonne société, il est de bon ton de se protéger et de ne surtout pas s’exposer à ses rayons, montrant ainsi la différence entre les classes supérieures et les classes laborieuses, paysans et ouvriers du bâtiment notamment, qui exercent leur activité en plein air et qui ont le teint halé.

Il faudra attendre les années 20 pour voir un retournement de tendance. Ce changement radical, c’est en partie à Coco Chanel qu’on le doit, car non contente de bousculer la mode en inventant «la garçonne», elle porte elle-même les cheveux courts et des pantalons, et balaie les codes séculaires en arborant un teint halé au retour d’un voyage sur la côte d’azur. Il serait inexact de n’attribuer cette mode qu’à Gabriel Chanel, ce serait minimiser les conséquences de la diminution de tissu des maillots de bain depuis une décennie. En 1900, il était simple de ne pas bronzer, le corps était entièrement recouvert, mais en 1920, comment se baigner avec des maillots qui ne cessent de raccourcir sans être halée. Alors puisque c’est dans l’air du temps, bronzons!

1928-hotel-lido-venise-hprints-comPublicité du Lido de Venise « La Plage des Bronzes Vivants » en 1928

Si cette nouvelle mode est un succès incontournable des années 30, il faut signaler que dès les années 25, toujours au Lido de Venise, qui décidément était très en avance, le bronzage était un must pour tous ceux qui se réclamaient de l’élite. La publicité de l’été 1926 trouvée dans l’officiel de la mode s’autoproclamait «Le Lido, la plage des bronzes vivants», et un article décrivait l’heure du bain en ces termes : «Les bains se succèdent, ils sont de deux sortes, bains de mer et de soleil et se complètent utilement. La teinte d’ocre foncée que prend la peau des jeunes athlètes et des girls solides étendues sur le sable est du à une longue exposition aux rayons lumineux, à une cuisson prolongée, le mot n’est pas trop fort, car a certaines heures, la plage privée de l’Excelcior prend des figures de rôtisserie humaine.»

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Jean Patou, un des premiers couturiers à s’être intéressé à la folie des bains de mer et du bronzage, sera le précurseur en matière d’huiles et de crèmes solaires. En 1927, il créé la première huile protectrice « Huile de Caldée », qui protège (un peu) des coups de soleil. Si ce premier produit n’est pas très efficace, il a au moins l’avantage de sentir divinement bon. Ses senteurs fleuries deviendront rapidement un parfum, « Chaldée », encore vendu aujourd’hui. De nombreuses petites marques s’essaieront sans grande réussite à la mise au point du produit miracle, et il faudra attendre 1935 pour découvrir « Ambre Solaire », un des premier succès internationaux de la firme l’Oréal.

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La petite histoire raconte les circonstances de son invention: Eugène Schueller, un chimiste alsacien, fondateur de L’Oréal (qui allait devenir le numéro un des cosmétiques dans le monde) régatait régulièrement l’été à bord de son voilier « L’edelweiss », et bien que son terrain de jeux nautique soit les eaux bretonnes et britanniques, il prenait souvent des coups de soleil. Eugène Schueller teste alors toutes les huiles disponibles sur le marché et constate qu’aucune n’est réellement efficace. C’est alors qu’il charge ses ingénieurs chimistes de plancher sur le filtre magique, un produit protecteur qui permettrait de bronzer sans brûler. En quelques mois la formule est trouvée, « Ambre Solaire » est née. Vendue dès 1935, ce n’est que l’année d’après que l’huile magique deviendra un immense succès, la révolution des congés payés de 1936 étant un accélérateur inattendu et un formidable vecteur marketing. Vendue pendant des décennies à grands renforts de publicité, « Ambre Solaire » sera pour toujours, le symbole des vacances au bord de la mer de l’après-guerre.

La mode des maillots de bain dos nus

Puisque la mode est au bronzage, les femmes vont chercher à faire bronzer le maximum de leur épiderme, et puisqu’il n’est pas encore question de scinder le maillot de bain en deux pièces (ça ne tardera pas), le seul endroit où l’on peut encore grappiller quelques centimètres carrés de tissus est le dos du maillot. Le début des années trente sera donc placé sous le signe du « dos nu ».

La marque américaine Jantzen, qui est devenue, depuis sa création en 1910, leader mondial du swimwear, va lancer en 1931 son interprétation du dos nu en deux modèles, le Sunaire et le Shouldaire, tous deux biens évidement tournés vers un ensoleillement maximum.

ad-Jantzen-sunair-nuitsdesatin.com ad-Jantzen-shouldaire- 1931-nuitsdesatin.com

Le Sunaire est un maillot dos nu intégral, tenu par deux bretelles verticales, et une horizontale servant de fermeture au soutien-gorge. Ce sera le maillot de bain une pièce le plus dénudé jamais fabriqué.

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Le Shouldaire, qui aura plus de succès, est un maillot classique, très échancré dans le dos, et conçu pour être porté d’une façon descente (pour l’époque), mais en baissant les bretelles pour ne pas avoir de marque de bronzage (en fait, ce que font aujourd’hui, toutes les femmes sur toutes les plages du monde). Ce geste banal est en soi une révolution pour l’année 1931 quand on se remémore que vingt ans plus tôt, il était difficile d’apercevoir un mollet. Cette mode du dos nu sera, comme toutes les modes, éphémère, car une autre révolution pointe à l’horizon des années 1935, le maillot de bains deux pièces, qui devra encore attendre une dizaine d’année pour qu’on l’appelle Bikini.

1930-shoudaireg-(1)Publicité pour le Shouldaire et son mode d’emploi…

A suivre dans notre prochain chapitre :

1931, invention du Lastex, appelée « la fibre miraculeuse », elle va permettre à tous les baigneurs du monde, de s’affranchir de l’hégémonie des maillots de bain en laine. 1935, évolution/révolution du balnéaire, le «deux pièces» est né. Enfin, quand l’histoire avec un grand H rejoint l’histoire du balnéaire : 1936, les congés payés et la folie populaire des bains de mer.

Texte : © Patrice Gaulupeau/Nuits de Satin

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History of Swimsuits, 1930/1935

The Roaring Twenties (1919/1929) started at the end of WW1 and ended in Wall Street, during Black Thursday. It was the greatest economic crises of the 20th century, and it hit the financial world with unprecedented violence. Within five days, the strongest country in the world was ruined. Poverty and unemployment skyrocketed. This crisis, also known as the Great Depression, was first restricted to the United States. But soon enough, after 1931, Europe was affected too, as was the rest of the world thanks to a domino effect.

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Surprisingly enough, the industry of swimwear managed to bloom in this dark situation. Bathing was popular among the affluent as they saw in it a new activity to keep their idle life busy. To the lower classes, it was a free activity that entertained the whole family. Two kind of tourism appeared in the 30s: one was aristocratic, the other consisted of the working classes.

The 30s were also the decade of fashion, with new trends such as pajamas worn at the beach, tanning, backless swimsuits, and above all the ascension of the two-piece swimsuit. At the same time, water parks were created, as well as two fibers that were a revolution for swimwear –Lastex and Nylon. The first sunscreens were also starting to appear on the market. 1936 was a decisive year as paid vacations were established, which led to a booming of the swimwear industry and the democratization of bathing.

The Beach Pajamas

Wrongly attributed to Gabrielle Chanel, who just wore them at Deauville and Biarritz beaches, the beach pajamas trend dates back to 1926, in the Italian beach the ‘Lido of Venice’. Four hotels, including the most sought-after ‘Excelsior Palace’, shared this beach that was, at the end of the 20s, a meeting point for the worldwide elite and billionaires.

Every language was spoken there, especially English, and the main currency was in dollars. It was a place of gambling and partying. An ad from 1926 presented this beach as ‘The Lido, the beach of sun and pajamas.

L'officiel-de-la-mode---n°73-de-1927---page-8Ad for the Lido beach, in 1927 ‘The beach of Sun and Pajamas’

The Lido is the triumph of color, azure, the radiant Adriatic, bright swimsuits and pajamas … Sweet are the idle hours spent on the golden sand, and the bodies take the aspect of bronze under the raging sunlight.

The keyword in this ‘Italian Life Style’ was eccentricity. To matter, people had to be noticed and the competition was tough. The beach pajamas were created in this peculiar background.

L'officiel-de-la-mode---n°62-de-1926---A group of rich American tourists in 1926

First worn by men, the classic and striped night pajamas were the must of eccentricity at breakfast. They were quickly adopted by women and became a Haute Couture item –Worth, Patou and Rochas turned it into a must-have in women’s wardrobes at the end of the 20s.

1930s-dessin-pyjamaFashion Draw 1930

The French Riviera was late at first in developing sea resorts, compared to the beaches in the north. But thanks to the climate and the vegetation, it quickly became the rich and famous’ favorite coastline. Its proximity to Venice made it the most suitable place of expansion for the pajamas. Many coastal cities picked up this trend; Nice was one the most emblematic, but the real capital of the pajamas was ‘Juan les Pins’.

1930s-Pyjamas-de-plageThe trend of Pajamas on the Riviera in 1930

Called ‘Pyjamapolis’ in French and ‘Pyjamaland’ in English, this small city became in 1930 the uncontested capital of this new swimwear craze. It was frequented by the likes of Scott Fitzgerald, Charlie Chaplin, Picasso and Marlene Dietrich. This is what a journalist, Robert de Beauplan, said about it in 1931: ‘There is a town in France, where summers start at the beginning of Spring and ends at the end of Autumn. There, you can see women wearing strange dresses. It’s strictly speaking Pyjamapolis. The feminine pajamas were born in Juan, two or three years ago. The trend invaded other beaches but did not conquer them just yet. Swimsuit spread up to the streets, bars and dancing places. Now, it went back to being only worn for bathing or sunbathing. But everywhere else, even on the beach, pajamas took over.

Colorized-early-30s-postcard-of-fashionable-beach-pyjama-wearing-holiday-ers-on-the-Cote-DAzure-2A group of ‘Pajamas’  on the Promenade des Anglais in Nice in 1930

After the initial shock, we cannot remain indifferent to the harmonious grace of the figure, the brightness of the colors, the cleverness of the layouts. It gives women an unprecedented look, more free, cheekier, and its relaxed attitude always remains tasteful. The flare bottoms make the figure look slimmer, and it looks nicely dressed with straw hats as a finishing touch. There are classic pajamas: bleu jersey pants, a light shirt with an open collar and quarter-length sleeves in ecru, green, blue, red or canary yellow. There are more dressed-up pajamas: more low-cut, especially in the back. It’s the afternoon outfit, for visits, tea, dancing and cocktails. There are also night pajamas, which look like dresses from afar when you see it in casinos until you see the person dance quickly the fox-trot and then, there’s no mistaking.’

Loretta-Young-wearing-1930s-beach-pajamasEvening Pajama in 1930

What this journalist fails to say is that even though pajamas were never fully accepted, they could be worn casually over a swimsuit for instance, along with a simple shirt.

Fashion being in essence temporary, pajamas were quickly forgotten and the trends of tanning and two-piece swimsuits took over.

The Trend of Tanning

Even though heliotherapy dates back to 1890 and the benefits of the sun were well known, it was good form among high society to keep away from the sunlight. It was a way of pointing out the differences with the working classes that had to work outside and thus had tanned skin.

Only after the 20s was there a change in this trend, partly due to Coco Chanel. Not only did she invent the ‘flapper’, wore short hair and pants, she also displayed a tan complexion when she came back from a trip on the Riviera. But it would be inaccurate to credit Gabrielle Chanel solely with this new trend, as this would minimize the consequences of the swimsuits getting shorter over the decade. In 1900, it was easy not to get tanned as the body was fully covered, but in 1920 it became much trickier when people were bathing in short suits.

1928-hotel-lido-venise-hprints-comAd of the Lido of Venise ‘The Beach of living bronze’ in 1928

This trend might have been a success in the 30s, it was already a must in 1925 in the ‘Lido of Venice’ (again) for all of those who claim to be part of the elite. A summer ad from 1926 in the magazine ‘L’officiel de la mode’ stated that ‘The Lido is the beach of living bronze’. An article described bathing: ‘There are two kind of bathing succeeding and completing each other –sea bathing and sunbathing. The ocher shade on the young athletes and girls’ skin is the consequence of a long exposure to the sun –an extended cooking even. The word is not too strong, as at some hours Excelsior’s private beach becomes a genuine human steakhouse’.

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Jean Patou, one of the first designers to take an interest in the bathing and tanning crazes was the pioneer of sunscreens. In 1927, he created the first protective oil ‘Caldée Oil’, which (hardly) protected from sunburns. This product might not have been efficient, but it smelt divine. The flowery scents were quickly made into a perfume, ‘Chaldée’, still sold nowadays. Many small brands tried and failed to create a magic product, until 1935, when ‘Ambre Solaire’ was invented, one of the first international successes of l’Oréal.

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There is a story behind its creation: Eugene Scueller, a chemist and the funder of l’Oréal (which was about to become number one in cosmetics in the world) was frequently sailing in the summer on his boat named ‘Edelweiss’. Although he was used to sailing in Britany, he often suffered from sunburns. Eugene tried every oil available on the market and noticed none of them was really efficient. He then asked his chemists to find a magical filter that would allow tanning without burning. Within a few months, he found a formula and ‘Ambre Solaire’ was born. Sold since 1935, it took a year for this magic oil to be a tremendous success –the paid vacations in 1936 accelerated the business, being a great marketing asset. ‘Ambre Solaire’ has been sold for decades, with heavy promotion, and will forever be the symbol of vacation in the beach during the post-war period.

The trend of backless swimsuits

Since tanning was in vogue, women tried to have as much skin tanned as they possibly could. And since it was not yet conceivable to cut the suits into two pieces, the only place the swimsuits could get shorter was the back. Thus the 30s were dominated by backless swimsuits.

The American brand Jantzen, which became since its creation in 1910 the worldwide leader in swimwear, launched in 1931 its rendition of the backless through two designs, the Sunaire and the Shouldaire.

ad-Jantzen-sunair-nuitsdesatin.com ad-Jantzen-shouldaire- 1931-nuitsdesatin.com

The Sunaire was a complete backless swimsuit, hold by two vertical straps and one horizontal which helped seal the suit. It was the most revealing swimsuit ever created.

1932lorettayoung Jantzen shouldaireg

The Shouldaire was more successful. It was a classic swimsuit, very low-cut in the back, but still decent. The straps could be lowered in order not to have sun-tan lines (basically what any woman does nowadays). This was revolutionary at that time (1931) when you think that twenty years ago you could barely see a leg on the beach. This backless fashion eventually disappeared too, taken over in 1935 by the two-piece swimsuit that would ten years later be called ‘Bikini’.

1930-shoudaireg-(1)Ad for the Shouldaire and its user instructions

Next: 1931, the invention of Lastex, also called ‘the magic fibre’, which enabled every swimmer in the world to get rid of woolen swimsuits. 1935, a revolution in swimwear: the two-piece swimsuit was born. And finally, when History meets the history of swimwear: 1936, paid vacations and the craze of the people for bathing.

Text: © Patrice Gaulupeau/Nuits de Satin

Shooting Swimwear

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Shooting Swimwear par Martial Lenoir
Swimwear shooting by Martial Lenoir

webclaramaillotbikini1Bikini historique en lurex doré de « Louis Réard », l’inventeur du bikini
Historic golden lurex bikini by ‘Louis Réard‘, the inventor of bikini

webclaramaillotfleur1Maillot gaine 1 pièce à fleurs rouge et parme « LE CATALAN à Lyon » de 1948
One-piece girdle swimsuit with violet and red flowers ‘LE CATALAN à Lyon’ from 1948

webclaramaillotlame1Maillot 1 pièce en lamé doré sur stretch noir « DE WEESE Design » Californie USA années 50′
One-piece swimsuit in golden lamé on black stretch ‘DE WEESE Design’ California USA 50s

webclaramaillotnoir1Maillot 1 pièce allemand « Orcheed » en nylon Utrecht années 70
German one-piece swimsuit ‘Orcheed‘ in Utrecht nylon 70s 

webmaillotblancMaillot 1 pièce baleiné à jupette, smocks dans le dos, années 50
One-piece swimsuit with whalebones and a skirt, smocked back, 50s

webclaramaillotturquoise1Maillot 1 pièce bleu ciel by « lastina » MARINA DEL MAR Californie USA de 1948
Sky blue one-piece swimsuit ‘lastina’ MARINA DEL MAR California USA from 1948

webclaramaillotune pieceparme1Maillot 1 pièce en polyester mauve, bandes blanches « ROBBY LEN Fashions » USA de 1965
One-piece mauve polyester swimsuit, white strips, « ROBBY LEN Fashions » USA from 1965

webclaramaillotviolet1Maillot 2 pièces de 1970
Two-pieces swimsuit 1970

webclaramaillotvioletmarin2Bikini violet « JESOSS Monte-Carlo » à culotte haute, années 50
Purple high waisted bikini ‘JESOSS Monte-Carlo’ 50s

webhelleannamaillotbleu1Maillot 1 pièce stretch marine et jupette en coton blanc « style marin » Le Catalan de 1965
Navy stretch one-piece with white cotton skirt ‘sailor-style’ Le Catalan from 1965

webhelleannamaillotrouge1Maillot 1 pièce rouge et carreaux noir et blanc « Le CATALAN » Lyon de 1965
Red one-piece swimsuit with black and white checks ‘Le CATALAN’ Lyon from 1965

webtrixiepinup1Maillot 1 pièce imprimé « Libron-Vahiné » années 50 en nylon,baleiné et smocké sur le côté
Printed one-piece swimsuit ‘Libron-Vahiné’ 50s, in nylon, with whalebones and smoked on the sides

Flyer Expo Mode City-1Maillot-short 1 pièce à rayure, modèle « Charleston » de 1970 mais d’inspiration 1900 – Maillots François GERARD – Paris, fg St Honoré
Striped one-piece swimsuit with shorts, ‘Charleston’ design from 1970 but of 1900 inspiration – François GERARD – Paris, fg St Honoré

Cinema / Presse

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Les maillots “Nuits de Satin” portés par des célébrités
‘Nuits de Satin’ swimsuits worn by celebs

Affiche-OSS-117webMaillots de bain années 60′ loués pour le film “OSS 117 Rio ne répond plus »
avec Jean Dujardin de Michel Hazanavicius

Swimsuits from the 60s rented for the movie ‘OSS 117 Lost in Rio’ 
with Jean Dujardin directed by Michel Hazanavicius

OSS 117Scène de la piscine en référence au film de “James Bond contre Dr No”
Swimming pool scene in reference to the film ‘Dr No’

ossJean Dujardin et les « Girls » en bikini dans la scène de la piscine
Jean Dujardin and the ‘Girls’ wearing bikinis in the swimming pool scene

oss-120-2Bikini en lurex doré créé par « Nuits de Satin » pour l’actrice Reem Kherici dans le rôle de Carlotta
Golden lurex bikini designed by ‘Nuits de Satin’ for the actress Reem Kherici playing Carlotta

02Reem Kherici en bikini ‘Nuits de Satin »
Reem Kherici wearing a ‘Nuits de Satin’ bikini

Reem Kherici a été sélectionnée par le site Melty Fashion comme faisant partie du top 20 des actrices en bikini les plus marquantes sur grand écran

Reem Kherici was chosen by the website Melty Fashion to be in the top 20 of most memorable actresses wearing a bikini in a movie

STILETTO 09.08-(2)Laetitia Casta en maillot de bain vintage américain  « Nuits de Satin » pour le magazine «Stiletto»
Laetitia Casta
wearing a ‘Nuit de Satin’ vintage swimsuit for the magazine ‘Stiletto’ 

Eva-Green-Elle-2004-WebEva Green en maillot de bain vintage « Nuits de Satin » pour le magazine « ELLE »
Eva Green
wearing a ‘Nuits de Satin’ vintage swimsuit for the magazine ‘ELLE’

Image68Maillot et bonnet de bain pour l’affiche du Grand Magasin le “Printemps
Swimsuit and swimming cap for the department store ‘Printemps‘ poster

2 Mario TestinoBonnet de bain à fleurs années 60 pour VOGUE © Mario Testino
Flowery swimming cap 60s for VOGUE © Mario Testino

Le Mystère Bikini / The Bikini Mystery

ENGLISH VERSION AT THE END 

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La véritable histoire du « Bikini »

Vous avez tous lu ou entendu les péripéties qui entourèrent la création du 1er Bikini en Juillet 1946, la guerre fratricide que se livrèrent Jacques Heim et Louis Réard, le scandale de la présentation du fameux maillot de bain à la piscine Molitor, l’anathème et les interdictions qui accompagnèrent ses difficiles débuts sur les plages, et bien sachez que si tout est presque vrai, rien n’est exact!

Pour démêler cet invraisemblable écheveau d’approximations et de contre-vérités, commençons par faire connaissance avec les deux protagonistes de l’affaire : Jacques Heim et Louis Réard.

jacques-heimJacques Heim

W-Louis-ReardLouis Louis Réard

……

Jacques Heim naît en 1899 dans une famille de fourreur, ce qui va orienter le début de sa carrière de créateur, puisqu’il sera le styliste-fourreur de grands noms de la mode comme Paul Poiret, Coco Chanel ou Lanvin. Sa petite maison de fourrure de la rue Lafitte à Paris se transforme très vite en maison de couture et dès 1937, jacques Heim s’installe au 15 de l’avenue Matignon, une adresse plus en accord avec son nouveau statut « Haute Couture ». Couturier star des années 40/50, il sera le fournisseur officiel de deux « First Lady », Madame de Gaulle en France, et Madame Eisenhower aux Etats- Unis. Il terminera sa carrière en apothéose en étant nommé à la tête de la chambre syndicale de la « Haute Couture Française » de 1958 à 1962.

1952-jacques heim B suzy parker-jacques heim 1953

Ayant une boutique à Cannes et une autre à Biarritz, Jacques Heim s’intéresse également à la mode balnéaire et créé des maillots de bains deux pièces qui sont la grande tendance des années 40.  Au printemps 46, il conçoit un mini maillot 2 pièces qu’il appellera « Atome », du nom du plus petit élément connu à ce jour-là. Le slogan publicitaire est : « Le plus petit maillot de bain du monde« , notre histoire commence…

Modest-U.S.-bikiniMaillot 2 Pièces 1940′ de Jacques Heim

……

Louis Réard est né à Lille le 10 Octobre 1896. Sa famille était dans la confection depuis plusieurs générations et c’est tout naturellement qu’après la guerre de 14-18 (après un très court passage peu convaincant chez Peugeot comme styliste) qu’il rejoindra sa mère à Paris qui tient une fabrique de pull-overs. En 1928, il est reconnu pour être un spécialiste de la maille, et va s’intéresser dès les années 30 au marché prometteur du maillot de bain et du balnéaire.

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Nous retrouvons ensuite les traces de notre créateur en 1946, à presque 50 ans. Louis Réard est annonceur et sponsor de « La Finale du concours de la plus jolie baigneuse« , l’heureuse élue recevant le trophée « la coupe Réard« . Les places sont à 100 et 200 francs et sont à retirer directement à la piscine Molitor où se tiendra la finale, au journal « Cinémonde » qui couvre l’événement, ou chez Réard au 47 rue de Clichy à Paris. Ce concours de beauté se tient dans le cadre de « La Fête de l’Eau« , événement parisien annuel, qui est une institution depuis 1929, date de l’inauguration de la célèbre piscine.

molitor BNF

Mais avant de vous parler de la journée du 5 juillet 46, date officielle de la naissance du célèbre maillot, voyons ce qui s’est passé le 1er juillet. Moins d’un an après les terribles explosions nucléaires d’Hiroshima et de Nagasaki, qui avaient fait plus de 250 000 victimes et contribué à terminer la guerre, les américains font exploser «Able», une autre bombe atomique, dans le cadre d’un programme de recherche et développement.  L’explosion a lieu dans les îles Marshall situées dans la Pacific sud, très exactement sur l’atoll de Bikini. Le 1er juillet au matin, les « unes » des journaux de tous les pays ne parlent que de cela. Pendant de nombreux jours, l’explosion de cette nouvelle bombe atomique et le nom de Bikini seront sur toutes les lèvres, dans toutes les têtes.

W-Able-PSExplosion de la bombe nucléaire « Able » sur l’Atoll de Bikini

Premier coup de génie de Louis Réard, s’approprier le nom du petit atoll. Son mini maillot de bain deux pièces n’a pas encore de nom, son concurrent Jacques Heim a baptisé le sien « Atome », pour lui, ce sera donc « Bikini ». Louis Réard ne le sait pas encore, mais il vient, sur une simple idée, de rentrer dans l’histoire de la mode.

W Coupe Réard 1946

Le 5 juillet 1946, piscine Molitor 15 heures 30, la fête de l’eau commence et les défilés de jeunes filles en maillots battent leur plein.

Une des premieres apparitions publiques du bikini

Les trois membres du  jury, qu’on n’appelle pas encore  « people », s’efforcent de départager les participantes tout en faisant le show pour les nombreux photographes et les quelques caméras des actualités cinématographiques naissantes. Il y a là Andrex, un chanteur populaire célèbre, et deux actrices, Madeleine Sologne, vamp platinée de l’époque, connue pour son rôle dans le film culte « L’Éternel retour » aux côtés de Jean Marais, et Paulette Dubost, l’inoubliable interprète de Lisette, la petite femme de chambre dans « la règle du jeu », le chef d’œuvre de Jean Renoir.

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En marge de ces défilés et de toutes ces animations, une charmante demoiselle apparaît soudain sur le bord de la piscine, elle porte un très petit maillot deux pièces, d’un style encore inconnu. Ami de longue date avec Henri Varna, le directeur du Casino de Paris, c’est évidement à une de ces danseuses que Louis Réard a confié la délicate mission de présenter le plus petit maillot de bain jamais fabriqué. C’est donc Micheline Bernardini qui affronte les nombreux photographes et les caméras d’actualités.

Bikini-Reard-W-1Micheline Bernardini présentant le « Bikini » Louis Réard et la petite boîte « Bikini »

Si le soutien-gorge de ce premier bikini est petit, il est presque dans la normalité de ce qui est déjà connu, par contre pour le bas, c’est une révolution. Alors que jusqu’ici, tous les deux pièces avaient une culotte montante cachant le nombril, celui-ci ne cache presque plus rien. Un petit triangle de tissu pour le devant, un plus petit triangle encore pour l’arrière, et pour réunir les deux pièces, un cordon serré sur les hanches, qui sont complètement dénudées. Dans les mains du mannequin, une petite boite carrée, d’environ 5 centimètres sur 5, le packaging du sulfureux « Bikini ». Pour terminer la description, le tissu est un « Newspaper print », patchwork de coupure de presse, concept inventé en 1935 par Elsa Schiaparelli et qui fera aussi les beaux jours des collections de John Galliano dans les années 2000.

PARIS, FRANCE - JULY 5: For the election of the most beautiful bather, a candidate appears for the first time wearing a bikini, 05 July 1946 at the Molitor swimming-pool in Paris. Real clothing revolution, the bikini, a two-piece swimming suit, has been designed by French Louis Reard. (Photo credit should read STAFF/AFP/Getty Images)

Il est à noter que quand on découvre les fesses dénudées du mannequin, on est en droit de se poser la question:est-ce que Louis Réard, en plus du Bikini, n’aurait pas inventé aussi le string ?

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Pour continuer de démêler le vrai du faux dans cette affaire, il faut regarder attentivement, les deux sources cinématographiques de l’événement, les archives INA et celles de Gaumont Pathé. Quand Micheline Bernardini fait la présentation du nouveau maillot de Louis Réard, les photographes et les cameramen se bousculent…à l’autre bout de la piscine, du côté du jury et de la remise des prix. En réalité, la présentation du Bikini se fait presque dans l’indifférence générale, et seuls les photographes recherchant quelques images croustillantes de baigneuses presque nues sont intéressés par cette animation inattendue. Dans la presse du lendemain, c’est la même indifférence, personne ne parle de cette présentation, et quand on en trouve trace, c’est pour ne parler que du concours de la plus jolie baigneuse, dont Louis Réard est totalement absent. Une exception tout de même pour France Soir, une petite photo pour un petit article en pages intérieures, mentionnant « Le maillot le plus original s’appelait Bikini, ce n’est pas son nom d’ailleurs qui en fait son charme… »  

Dans les mensuels et les journaux de mode, même chose, l’événement est passé à la trappe, et Louis Réard qui est déjà persona non grata dans le petit monde de la mode, se trouve définitivement blacklisté par un milieu très fermé qui trouve ce petit boutiquier décidément bien vulgaire. Le fameux Bikini rentrera à tout jamais dans sa petite boite et plus personne ne reverra, même chez Réard, un maillot de bain aussi petit.

Le 5 juillet sera l’unique sortie du mini deux pièces, la présentation du Bikini est donc ratée, et ce ne sont pas les slogans comme  « plus petit que le plus petit maillot de bain du monde » qui fleure les cours de récréation, ou « fournisseur des plus grandes vedettes du monde  » qui y changeront grand-chose.

Il faut se rendre à l’évidence, la présentation du Bikini est un flop, pire, ce n’est même pas un scandale, contrairement à tout ce qui sera écrit dans les décennies suivantes.
De nombreuses fausses informations entretiendront le malentendu, souvent inventées par Louis Réard  lui-même, comme le refus des mannequins professionnels à porter son Bikini, sa vente dans une boîte d’allumettes, la capacité du Bikini à passer entièrement au travers d’une alliance, la boutique de sa mère près des Folies-Bergères, son diplôme d’ingénieur en automobile, ses succursales à Londres, New York, Los Angeles, etc… Tout est faux !

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Pourtant, le temps va faire son œuvre et jouer pour la renommée du Bikini…

Louis Réard qui est sûr de son talent, va avoir un deuxième coup de génie. Persuadé que les femmes n’ont qu’une envie, être les plus dévêtues sur les plages, il compte venir à leur rencontre pour leur proposer ses collections balnéaires. Et pour se faire il va investir dans le marketing événementiel.

Il fait réaliser à grands frais chez le carrossier Chapron, une voiture-bateau, mi cabriolet, mi Chris-Craft, qui le fera remarquer. Henri Chapron, qui, entre autre, est le carrossier de l’Elysée, puisqu’il a conçu une DS présidentielle pour le Général de Gaulle et une Citroën SM cabriolet pour le président Georges Pompidou, va lui concevoir un véhicule hybride sur la base d’un cabriolet « Packard Super Eight » de 1938.

W-Packard-ReardLa Packard boat – Photo Hans & Rosemarijn Atalante Veenenbos – Crankhandleblog

A partir de l’été 48, Louis Réard, habillé en yachtman,  fera la tournée des plages à bord de ce fabuleux « bateau », avec sur la plage arrière, une Pin-Up dans un somptueux Bikini Réard en lamé. Ce véhicule remportera le grand prix toutes catégories de la fédération française de publicité.

W-Bikini Reard. Collection Nuits de Satin. Photo Patrice GaulupeauCollection Nuits de Satin – Bikini en lamé doré de Miss Réard 1948 – Molitor 5 Juillet 2015

Le succès est au rendez-vous et les affaires marchent, une boutique est ouverte dans un quartier prestigieux au 9 de l’avenue de l’opéra à Paris et un revendeur américain distribue la marque à Los Angeles, au 1041 Bronxton Avenue, ce qui permet de rebaptiser la marque « Reard of California»….Pub-Reard-US-1

Mais au début des années 50, le mot « Bikini » n’est pas encore rentré dans le langage commun. Il est toujours boudé par les médias et il faudra attendre 1953 pour qu’une autre bombe éclate, sur la plage du Carlton à Cannes pendant le festival du film et contribue enfin à faire de Bikini un nom commun. Brigitte Bardot qui accompagne son mari Roger Vadim, se prête de bonne grâce à une classique séance photo dite « de starlette ». Elle pose en Bikini blanc à fleurs sous les objectifs de très nombreux photographes, certes ce n’est pas un Réard, mais tout le monde ne parle que du Bikini de BB. Le Bikini est vraiment lancé!

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Brigitte Bardot sur la plage du Carlton de Cannes en 1953

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Cette renommée internationale aurait dû profiter au créateur, mais il n’en a rien été. Louis Réard essaie d’interdire l’utilisation médiatique du mot Bikini dans les rares journaux de mode qui parlent de son invention (voir annexe), et bien entendu essaie d’interdire son utilisation commerciale. Peine perdue, l’histoire est en marche, Louis Réard n’y pourra plus rien, son invention lui a échappé. Le bikini est entré au dictionnaire, mais surtout il est rentré dans les mœurs.

Épilogue :

Ayant vendu son entreprise en 1979, accompagné de sa femme, il se retire en Suisse en 1980. Louis Réard aura durant toute sa vie, rêvé de faire partie du Gotha et de fréquenter des célébrités. Il faudra attendre son décès en 1984 et sa dernière demeure au cimetière du Bois-de Vaux  à Lausanne, pour que son rêve se réalise. Enterré aux côtés d’homme célèbres tels que Pierre de Coubertin ou Eugène Viollet-le-Duc, il aurait certainement apprécié de savoir qu’il serait aussi voisin de Gabrielle Chanel, l’ironie du destin réunissant à tout jamais, la petite robe noire et son bikini au firmament de la mode.

 Texte : © Patrice Gaulupeau/Nuits de Satin

Plaque émaillée « Louis Réard » certifiant l’origine du Bikini

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Annexe  :  L’Officiel de la mode N° 624 1976

Dans notre N°622, nous avons par inadvertance, employé le mot Bikini, pour désigner un article de la maison Givenchy. La maison Réard, 9 avenue de l’Opéra, spécialiste des maillots de bain une et deux pièces, nous rappelle qu’il est absolument interdit de se servir du terme Bikini ou de ses dérivés pour désigner un article quelconque qui ne soit pas de sa propre fabrication.[..] Louis Réard est donc le seul et unique propriétaire de la marque déposée, n’ayant jamais accordé de licence à quiconque.

PS :

Nuits de Satin recherche toutes informations, documents, catalogues, courriers, etc…, qui permettraient d’enrichir la bio de Louis Réard, D’avance merci !

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The real story  of  « Bikini »

Everybody heard about the vicissitudes that surrounded the creation of the 1rst Bikini in July 1946, the fratricidal war engaged between Jacques Heim and Louis Réard, the scandal rousing from the presentation of the famous swimming dress in Molitor Swimming Pool, the anathema and proscriptions which were pronounced at the time of its less than easy start on the beaches …so … well if everything is nearly true…nothing is accurate!

In order to clear up this bunch of approximations and untruths, let’s first become acquainted with the two protagonists of the story: Jacques Heim and Louis Réard.

jacques-heimJacques Heim

reardLouis Réard

Jacques Heim was born in 1899 in a furrier family, and this oriented his carrier of creator to be furrier stylist for the big fashion names such as Paul Poiret, Coco Chanel or Lanvin. His tiny fur shop located rue Lafitte in Paris soon became a fashion house. In 1937 Jacques Heim moves to N° 15 Avenue Matignon, an address fitting his new “Haute Couture” status.  Couturier star in the years 40/50, he becomes official supplier of two “first ladies”: Madame de Gaulle in France and Madame Eisenhower in the United States. His carrier climaxes as Head of the Trade Union of the “Haute Couture Française “from 1958 to 1962.

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By keeping a shop in Cannes and one in Biarritz, Jacques Heim is also interested in seaside resorts fashion and creates two piece- swimming suits which become very fashionable during the years 1940. During the spring 1946, he creates a mini two piece- swimming dress he will name “Atome” in reference to the smallest element known at that time. The advertising catch phrase is: “The smallest swimming dress in the world “… here is the beginning of our story…

Modest-U.S.-bikiniMaillot 2 Pièces 1940′ de Jacques Heim

Concerning Louis Réard, we hardly know anything. He was born in 1896 and it is said he was an automotive engineer with Renault or Peugeot? Despite his profession, he was handling his mother’s shop in Paris, close to Folies Bergères …or in Lille??? This does not make sense. No information, no photos, no interview and lot of confusion.

However we finally see his markers of creator (designer) in 1946, at a time when he is nearly 50. Louis Réard is advertiser and sponsor of the “Finale of the prettiest female bather contest“; the winner receiving the trophy “la coupe Réard”. Tickets are sold 100 and 200 Francs and can be purchased either directly at the Molitor Swimming Pool where the contest will take place, or   at the “ Cinémonde “ newspaper  offices covering the event , or at Réard , 47 rue de Clichy in Paris. This contest takes place during the famous “ la Fête de l’Eau “ which has been an institution since 1929, date of  opening of the famous  Molitor Swimming Pool.

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But, before focusing on the day of July 5th 1946, official birth date of the famous swimming dress, let’s see what happened during that day of July 1st. Less than one year after the terrible nuclear bombs have been dropped on Hiroshima and Nagasaki resulting in more than 250 000 victims and contributing to the end of the war, the USA conducted another Atomic Bomb test by dropping“Able”  in the frame of a Programme of Research and Development. The explosion takes place in the Marshall Islands, South Pacific, and more exactly on the Bikini atoll. On July 1st in the morning, the front page of all newspapers of the world reports this news, and during the next days, the explosion of this new bomb and the name “Bikini” will remain graved in all minds and be on everybody’s lips.

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There comes Louis Réard’s 1st brilliant idea: to appropriate the name of this small atoll. His mini swimming dress is still unnamed; competitor Jacques Heim has given the name “Atome” to his , so it will be “ Bikini”. Without knowing it, thanks to this simple idea, Louis Réard enters the fashion history.

On July 5th 1946, in the Molitor Swimming Pool at 3.30 pm, the water festival begins and the fashion show of young girls in swimming dress is on full swing.

The PARIS CASINO Girls posing in group for the election of the prettiest swimmer at the Molitor swimming pool on July 5, 1946 Les Girls du CASINO DE PARIS posent en groupe à l'occasion de l'élection de la plus jolie baigneuse, à la piscine Molitor, le 5 juillet 1946.

The three members of the jury –who at that time are not yet called “people” – do their best to give the casting vote while making the show for the many photographers and some cameramen for the emerging cinematographic news programmes. We have there Andrex, a famous popular songs singer and two actresses, Madeleine Sologne , platinum blond known at that time for her performance in the cult movie “ l’éternel retour” co-starring with Jean Marais , and Paulette Dubost, the unforgettable Lisette , the maid  in Jean Renoir Masterpiece “ La règle du jeu “.

Besides those shows and numerous entertainments, a charming young lady suddenly makes her appearance on the borders of the swimming pool. She is wearing a tiny two-piece swimsuit of unprecedented style. The legend (which has yet to be confirmed like all legends) says that none of the models wanted to wear such a short swimsuit. This led Louis Réard to go seek dancers from the Casino of Paris as they were used to wearing even more shocking outfits on scene. Micheline Bernardini thus had the honor of wearing Réard’s sulfurous ‘Bikini’ and face the numerous photographers and news cameras.

Bikini-Reard-W-1Micheline Bernardini présentant le « Bikini » Louis Réard et la petite boîte « Bikini »

If the bra of this first Bikini is small, it is nevertheless within the normal range of the time, BUT for the bottom part, this is a revolution! Whereas until that time, all the 2 piece costumes had high breeches covering the navel, this one uncovers nearly everything. A small triangle for the front piece and an even smaller one for the back piece, and to tie them up a string tighten on the entirely naked hips. The mannequin holds in her hands a 5cm big square box, for packaging the sulpherous “bikini” . To end up with the description, the fabric is made of  “ Newspaper print “, a  patchwork of  newspaper cuttings, a concept invented in 1935 by Elsa Schiaparelli which will still be a hit in the collections of John Galliano during the years 2000.

PARIS, FRANCE - JULY 5: For the election of the most beautiful bather, a candidate appears for the first time wearing a bikini, 05 July 1946 at the Molitor swimming-pool in Paris. Real clothing revolution, the bikini, a two-piece swimming suit, has been designed by French Louis Reard. (Photo credit should read STAFF/AFP/Getty Images)

PARIS, FRANCE - JULY 5: For the election of the most beautiful bather, a candidate appears for the first time wearing a bikini, 05 July 1946 at the Molitor swimming-pool in Paris. Real clothing revolution, the bikini, a two-piece swimming suit, has been designed by French Louis Reard. (Photo credit should read STAFF/AFP/Getty Images)

There is of course a question , when seeing the model’s naked buttocks : in addition to the bikini, didn’t Louis Réard invent also the string?

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In order to continue clearing up the story, one has to look closely at the two cinematographic sources available for this event: the archives from both INA and Gaumont Pathé. When Micheline Bernardini is presenting the new bathing suit by Louis Réard, the photographers and cameramen rush …towards the opposite end of the swimming pool, where the jury remits the awards.

In fact, the bikini is unveiled amid near shear indifference, except for a bunch of photographers looking for spicy pictures, surrounding the nearly naked woman, are interested by this unexpected animation. On the following day, the same indifference is shown in the press, nobody mentions the bikini unveiling, some few refer to the competition for the most beautiful bathing girl, but not a single word about Louis Réard. One exception for “France- Soir” magazine, with a small picture in inner pages mentioning “the most original piece was the so called “Bikini” , however his charm doesn’t lie in his name… “In the magazines and fashion reviews, same thing , the event is totally ignored; Louis Réard, already “persona non grata” in the small fashion world  is definitely “ blacklisted” by this very closed circle which finds the small shopkeeper decidedly too vulgar. The famous bikini will enter back in its tiny box and nobody will ever see again, even in Réard shop, such a small bathing suit…

One must be realistic : the bikini unveiling was a failure and none of the slogans such as “smaller than the smallest bathing suit in the world “ (more fitting playgrounds) or “ provider for the greatest stars in the world “,  will make a  change.

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July the 5th will be the only day of appearance for the mini two piece swimming-suit by Réard. The famous bikini will be put back in its tiny box forever. Louis Réard himself will never dare to design such a tiny bikini another time.

However, time will do its job for the bikini to become popular…

Louis Réard, confident in his talent, will have a brilliant idea for the 2nd time. Convinced that women have only one idea which is to be the most undressed possible on the beach, he finds a way to come to them and offer them his seaside collections. To this aim, he will invest in event-driven marketing.

He invests a lot in the creation by car bodyshopper  Chapron  of a car-boat , half cabriolet half  Chris –Craft which will render him very visible. Henri Chapron,  who designed a presidential DS for General de Gaulle  and a Citroën  SM Cabriolet for President Georges Pompidou, will invent for him an hybrid vehicle on the basis of the model “ Packard Super Eight “ dating from 1938.

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From the summer 1948 on, Louis Réard, dressed as a yachtman , will go beach after beach with this fabulous “boat” always accompanied at the rear seat by a  pin up in a wonderful Réard gold fabric bikini. This vehicle will receive the 1st price all categories from the French Advertising Federation.

webclaramaillotbikini1Bikini Reard – Nuits de Satin Collection – Photo Martial Lenoir

This time, success has been achieved and business is going well; a shop opens in a prestigious district , number 9 Avenue de l’Opéra in Paris and the brand is distributed in Los Angeles , 1041 Bronxton Avenue, which enables him to name  his brand  “ Réard of California”…

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Nevertheless, in the beginning of the 5Oth, the word « bikini » is not yet part of the common language. It is still ignored by the media till another bomb explodes on the Carlton beach in Cannes during the Film Festival and, at last, opens the way for bikini to become a common name.

Brigitte Bardot, who is there with her husband Roger Vadim, agrees to a classic photo session as a “starlet”. She wears a white bikini with flowers and is shot by many photographers; although this piece is not from Réard, the Bikini is definitely launched!

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Brigitte Bardot on Carlton Beach  – Cannes in 1953

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This international renown should have benefitted the creator, but nothing is less true. Louis Réard tries to prevent the use of the term “bikini” in the few fashion medias mentioning it, as well as its commercial use..to no avail. The history is going forward, Louis Réard cannot go against the tide; his invention escaped from him. The bikini enters in the dictionary, but, even more, the bikini has been adopted by everybody.

Epilogue

After having sold his company by the end of the 70’s, Louis Réard retires in Switzerland with his wife. During all his life he dreamed of belonging to the Gotha and be in contact with celebrities. But he will have to wait until his death in 1984 and his last stay in the cemetery of Bois de Vaux in Lausanne for his dream to become true. Buried not far from celebrities such as Pierre de Coubertin or Eugène Viollet- le –Duc, he would have appreciated knowing he would also be neighbor with Gabrielle Chanel, the irony of destiny unifying forever the small black dress and his bikini to the acme of fashion.

Plaque-Reard-wEnamel Plate certifying the origin of Bikini

Texte : © Patrice Gaulupeau / Nuits de Satin

Annex: l’Officiel de la Mode N° 624 1976

In our publication N° 622, we employed wrongly the term Bikini to address an article from Givenchy. The Réard shop, 9 avenue de l ’Opera , specializing in 1 or 2 piece swim-suits reminds us it is absolutely forbidden to use the name “ Bikini” or its derivatives related to whatever article which it did not produce. (..) Louis Réard is therefore the sole and only owner of this registered brand, no licence having be granted to anyone.

NB: Nuits de Satin is looking for any information, document, catalog, letters …..in order to improve Louis Réard ‘s biography. Thanks in advance!