L’Histoire du Balnéaire / History of Swimwear (1)

ENGLISH VERSION AT THE END 

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Histoire du Balnéaire et du Maillot de bain 1900

Vers 1850, une pièce importante de la garde-robe féminine voit le jour, le maillot de bain. Apparu timidement à la moitié du 19ème siècle, il sera un élément déterminant de l’émancipation de la femme moderne et constituera un chapitre important de l’histoire de la mode. Vendu à ses débuts à quelques centaines d’exemplaires pour des familles de la grande bourgeoisie, il est désormais diffusé par millions dans le monde entier et porté par toutes les femmes, sans exception.

Cpa 1900

On peut se demander pourquoi ce vêtement aquatique qui a connu un tel succès dès ses débuts, ait mis aussi longtemps pour exister. La réponse est certainement une peur irrépressible de la mer, car depuis des millénaires, toutes civilisations confondues, la mer fascine, la mer inquiète, la mer terrorise. Objet de tous les fantasmes peuplés de sirènes et de Léviathans, la mer qui nourrit est aussi la mer qui ôte la vie. Et c’est dans cette atmosphère d’obscurantisme, doublée d’un scepticisme médical, que les français d’alors, dans leur grande majorité, évitent encore soigneusement d’approcher des rivages, laissant les plages et les flots aux professionnels. Les seules personnes qui se baignent sont les autochtones, les habitués du rivage, les paysans de la mer.

846_001Bains de mer en 1790

Ce qui ne sera pas sans poser de problèmes, comme nous l’indique la première ordonnance réglementant les bains de mer, en Juillet 1819 à Royan, « Il est interdit de se baigner nu dans les plages avoisinant les maisons, la plage de Foncillon est réservée aux femmes ». Dix ans plus tard, une deuxième ordonnance « interdit de laver les cochons, les chevaux, et les bestiaux au moment où l’on prend les bains ».

A Arcachon, en 1847, le maire crée une ordonnance « que les hommes se baignant sur la côte du Bassin seront vêtus d’un pantalon large et ils se tiendront, autant que possible, éloignés des lieux où seront les dames. Ils devront se déshabiller et s’habiller dans les cabanes, qui sont disposées pour cela sur la plage et si quelque motif nécessitait qu’ils se déshabillent dans leurs appartements, ils devraient se couvrir le corps d’une chemise de laine, ou tout autre vêtement, pour arriver aux dites cabanes. Les dames pour aller au bain et pour se baigner devront être vêtues d’un grand peignoir tombant jusqu’aux talons.
II est défendu à tout baigneur et autres personnes de l’un et l’autre sexe de proférer des paroles ou de faire des gestes indécents dans le bain et sur la plage ».

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II est défendu de se baigner sans être revêtu, à savoir : les hommes, d’un costume entier couvrant le corps depuis le cou jusqu’aux talons, ou d’un large pantalon et d’une chemisette ; les femmes d’une robe prenant également au cou et descendant jusqu’aux talons, ou bien d’une robe courte mais avec un pantalon.
Les étoffes des costumes de bain, excepté celle de la chemisette, tolérée pour les hommes, devront être de couleur foncée… ».
Cette promiscuité hasardeuse sera de courte durée, car l’engouement pour les bains de mer mettra bon ordre à tout cela. Sur toutes les côtes normandes, bretonnes et sur les plages du nord, le moindre petit port de pêche se transforme en station balnéaire. Non seulement la mer ne fait plus peur, mais surtout la mer est à la mode.

La première station balnéaire : Brighton

Brighton Pavilion

La première station balnéaire est Brighton en Angleterre, et elle l’est depuis très longtemps. Située sur la Manche, à soixante kilomètres de Londres, cette petite bourgade doit son succès touristique à des raisons médicales. En effet, dès 1750, le Docteur Richard Russel prescrit des bains de mer à ses patients anémiés. Très rapidement on vient à Brighton sans ordonnances, pour le plaisir de la plage, pour les joies de la mer, même, et surtout, si l’on est en bonne santé. La proximité de la capitale londonienne est un facteur déterminant, et dès 1770, le petit village de pêcheurs se transforme en station balnéaire pour londoniens aisés, au point même que les têtes couronnées vont y séjourner. En 1783, celui qui n’est encore que le prince régent et qui sera le futur roi Georges IV, se rend à Brighton et tombe sous le charme de la petite station. Il y fera construire une extravagante résidence d’été. Appelée « Pavillon Royal », cette folie architecturale est encore visible aujourd’hui et demeure le seul palais hindou en Europe.

The Royal Pavilion Brighton

La passion «Impériale» pour les stations balnéaires

Le second Empire sera le moteur de cette nouvelle mode balnéaire. Le couple impérial, sera de toutes les fêtes, de toutes les inaugurations. Et pour commencer, leur voyage de noce en 1853, durera deux semaines, du 20 aout au 9 septembre, et les nouveaux époux le passeront… à Dieppe. On dit même que l’Empereur se serait baigné plusieurs fois. Pour le petit port de Normandie qui fut en toute discrétion, la première station balnéaire française, quelle promotion!

Eugénie-Napoléon33-800x408Le couple impérial : Napoléon III et Eugénie

Puis, l’impératrice Eugénie, qui avait connu les charmes du pays basque dans sa jeunesse, persuade alors l’Empereur d’installer la résidence d’été de la cour impériale à Biarritz en 1854 et d’y faire construire un somptueux bâtiment, appelé villa Eugénie jusqu’en 1893. Pour cette station déjà renommée, c’est la consécration.

dieppe

Quant à Arcachon, c’est déjà une ville thermale dans les années 1830, mais les frères Pereire, propriétaires de la compagnie des chemins de fer du midi et grands amis de Napoléon III, rêvent d’un destin international pour la petite station. Après avoir acheté de nombreux terrains (en fait du sable), et étendu leur ligne ferroviaire jusqu’à la mer, ils feront construire ce qu’ils appelleront la ville d’hiver d’Arcachon, qui sera inaugurée en grandes pompes par le couple Impérial. Dès 1860, cette station sera le rendez-vous incontournable de toutes les têtes couronnées, mais aussi du monde des arts et lettres, avec entres autres, Toulouse-Lautrec ou Sarah Bernard et de la grande bourgeoisie bordelaise enrichie par l’industrie rayonnante.

Révolution industrielle et naissance du balnéaire

La grande mutation du 19ème siècle, c’est la révolution industrielle. Dans tous les pays d’Europe et aux États Unis, la machine à vapeur est reine, remplaçant l’homme (et surtout la femme) pour les taches les plus pénibles, mais aussi remplaçant la traction animale dans tous les transports. De toutes les nouvelles inventions mécaniques et industrielles, le chemin de fer sera sans conteste celle qui bouleversera la vie quotidienne de tous mais qui accessoirement, sera aussi à l’origine du tourisme balnéaire et donc du maillot de bain.

Affiche 1900 Wimereux

En France, au milieu du siècle, six compagnies ferroviaires se partagent le territoire, cinq d’entre elles desservent des villes côtières, et vont se livrer une guerre sans merci pour attirer sur leurs lignes une nouvelle clientèle touristique. Des affiches publicitaires vantent les mérites de ces nouvelles destinations, mais surtout la proximité des grandes métropoles à celles-ci. Ainsi on peut lire : Saint Malo 7 heures de Paris, Dieppe, 3 heures de Paris, Soulac 1 heure 50 de Bordeaux, Boulogne sur mer, 2 heure 50 de Paris, 3 heure de Londres, 4 heures de Bruxelles.
Affiche 1900Cabourg

Les affiches ne se contentent pas de mettre en avant la proximité des stations, mais vantent aussi leurs animations et le confort de vie qu’elles apportent aux futurs touristes. A Trouville, surnommée la plus belle plage du monde, on propose un grand concert sur la plage avec un orchestre de 60  musiciens, à Saint Malo, appelée la reine des plages, on propose des bals, des représentations théâtrales, des jeux nautiques, des illuminations, des feux d’artifices, et dans presque toutes les stations, les inévitables casinos, tennis, golfs et champs de courses.

Affiche 1900 St Malo

Sur la plupart des affiches, on peut voir des jeunes femmes, heureuses, épanouies, à la plage, en costume de bain. Ce qui peut paraître naturel sur ces affiches ne l’est peut-être pas vraiment, car quand on lit les journaux de mode de cette époque on peut constater que les femmes qui allaient jadis en bord de mer, le faisaient le plus souvent en toilette de plage, qui n’était autre qu’un costume de ville allégé, le costume de bain étant réservé aux plus courageuses d’entre elles.

1877-plage-A1877-Plage-B-W2 manières d’aller à la plage en 1877  (La Mode Illustrée)

Dans cette époque de pudibonderie, où il est de règle de ne rien apercevoir du corps de la femme, la grande difficulté sera de se baigner en étant légèrement déshabillée, mais en ne montrant presque rien. Ultime concession, les bras pourront être à moitié dénudés, ce qui inquiétera les femmes vertueuses et qui ravira la plupart des hommes.

Composé de 3 pièces principales, ce costume comporte une blouse plus ou moins longue, un pantalon bouffant et une coiffe de type «charlotte». De couleurs foncées, noir, marron ou marine, surligné de galons blancs, ce costume est en serge de laine et peut être accompagné d’un corset pour les inconditionnelles de la taille de guêpe, et d’une paire de bas de laine noire pour les plus pudiques. Ce costume est l’émanation de l’habit de petit garçon, dit «costume marin» qui est un must des familles élégantes du 19ème siècle. Il est connu de nos jours sous le nom de «Maillot de bain 1900».

1901-Costumes-bains-WCatalogue de la Samaritaine en 1908

Maillot 1900 Calque NdSCollection Nuits de Satin

Pour se changer sur le sable, on invente les cabines de plage. Placées au plus haut des marées pour les cabines fixes, ce sont de petites cabanes en bois qui permettent de garder les vêtements de ville et les nombreux accessoires de la vie quotidienne d’une famille de la grande bourgeoisie. Ces cabines existent aussi en toile rayée, appelées tentes bains de mer, elles sont vendues dans des catalogues spécialisés des grands magasins, et réservées à une clientèle moins fortunée.

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Mais le must de la cabine de bains, c’est sur les plages du nord qu’on les trouve, et plus particulièrement à Ostende en Belgique, qui en fera sa spécialité : la cabine de bains à roues, ou cabine roulotte, inventée vers 1780. Fixées sur deux larges roues arrière en bois, et deux plus petites directrices, elles étaient tirées sur la plage par des chevaux ou des bœufs, jusque dans la mer. C’est ainsi que chaque jour, pendant la saison estivale, plusieurs centaines de montures tractaient les cabines roulottes de la promenade jusqu’aux vagues, à l’heure du déjeuner, qui était à Ostende, l’heure de la baignade. Les baigneurs enfilaient leur maillot dans les cabines, à l’abri des regards, et se jetaient directement dans les flots, puis le bain terminé, retrouvaient l’intimité, et la chaleur de ce vestiaire roulant pour se changer à nouveau. Ils tiraient ensuite une cordelette qui faisait actionner un fanion. A ce signal, le loueur ramenait la cabine sur la promenade.

Ostende Retour du Bain

Bathing Machines, the beach, Oostende

Un costume de bains, mais pourquoi faire ?

Si la première traversée de la manche à la nage date de 1875, il ne faudrait pas en conclure que la plupart des baigneurs de cette époque savaient nager. C’est tout le contraire, personne ou presque ne sait nager. Il faudra attendre les années 1930 pour qu’un enseignement scolaire rudimentaire donne les bases de ce nouveau sport. Alors en attendant, on se mouille, on barbote, on clapote, pour les plus courageux, on plonge, mais jamais en eaux profondes. La plupart des stations balnéaires pallient cet état de fait en installant des cordages, reliés à de gros pieux enfoncés de plus en plus profonds vers le large. Dans une ambiance de fête, des grappes humaines s’accrochent à ces cordes et profitent en toute sécurité, d’un bain sportif et vivifiant.

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coney Island

Très bizarrement, ce costume qui ne variera pratiquement pas pendant près de six décennies, est totalement inadapté aux bains. Mouillé, il est extrêmement lourd et irrite la peau, de plus, il sèche très difficilement et ne permet qu’un bain par jour. Il sera pourtant, malgré tous ses défauts, la référence de la mode balnéaire jusqu’aux années 1910 et restera à tout jamais le premier maillot de bain.

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© Patrice Gaulupeau / Nuits de Satin

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History of Swimwear and Swimsuit in 1900

Around 1850, an important feminine clothing item was introduced: the swimsuit. It became a key element in women’s liberation and was an essential chapter in the history of fashion. Only a few hundred copies were sold at first to the Bourgeoisie, and it is now sold by the millions all around the world, worn by all women with no exception.

Cpa 1900

We can wonder why it took so long for this aquatic clothe too exist when it met such a success from the beginning. The answer might lay with people being scared of the sea. For thousand years, in every civilizations, people were both fascinated and terrorized by the water. It brought up stories of mermaids and Leviathans. The sea that provided was also the one that killed. The only people who dared go in the water were the locals and the ones accustomed to the shore.

846_001Bathing in 1790

This led to some issues that had to be solved through official regulations. The first one issued in 1819 in Royan stipulated that ‘It is forbidden to bathe naked in beaches nearby houses, Foncillon Beach is intended for women’. Ten years later, a second regulation stated that ‘It is forbidden to wash pigs, horses and livestock when bathing’.

In Arcachon, in 1847, the mayor issued a regulation: ‘Men bathing on the Bassin coast will be wearing large pants and will keep as far away as possible from women. They will dress up in the beach huts that surround the beach for this purpose. And should they, for any reason, undress in their houses, they will have to cover their bodies with a wool shirt or any other clothes to get to said huts. Ladies will have to bathe in a long robe that reaches their heels. It is forbidden for any swimmer of any sex to talk or make dirty moves while bathing and on the beach.

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Men will have to be wearing a suit covering the body from the neck to the heels or large pants and a light shirt. Women will be wearing either a robe from the neck down to the heels, or a short dress with pants underneath. The bathing suits fabrics, save for men’s shirts, will have to be of dark coloring’. Soon enough, on every Northern and North-Eastern beaches, the smallest fishing port was turned into a sea resort. Not only did the sea no longer scare, but it also became fashionable.

The first sea resort: Brighton

Brighton Pavilion

The first sea resort was Brighton, England. Located on the Channel, sixty kilometers from London, this small village owed its tourism success to medical reasons. Indeed, since 1750, Dr Richard Russel was prescribing sea bathes to his patients. Quickly, people started going to Brighton without any medical prescription, just to enjoy the beach. The fact that the place is close to London was a great asset and in 1770, the small fishermen village became a sea resort for well-off Londoners. Even Royal people sometimes enjoyed going there. In 1783, the future regent King George IV visited Brighton and fell under the spell of the small resort. He eventually built a summer residence there called the ‘Royal Pavilion’. This architectural wonder can still be seen nowadays, and remains to this day the only Indian palace in Europe.

The Royal Pavilion Brighton

The ‘Imperial’ passion for seaside resorts

The second Empire was the fuel of this new swimwear trend. The imperial couple was always present during festivities and inaugurations and their honeymoon in 1853 was spent in Dieppe. It is even said that the Emperor went bathing several times. It was a real promotion for this small port in Normandy, being the first French sea resort.

 

Eugénie-Napoléon33-800x408The Imperial couple : Napoleon III and Eugenie

Later, the Impress Eugenie, who had enjoyed the beauty of Basque in her youth, convinced the Emperor to establish the Royal Court’s summer residence in Biarritz in 1854. There, she had a splendid property built, called Villa Eugenie until 1893. This was a consecration for this already famous resort.

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Arcachon was already a health resort in 1830, but the Pereire brothers, who owned the main railway company in the south of France and were close to Napoleon III, were aspiring to a more international dimension for this small resort. After buying many lands (plain sand actually) and expanding their railway line up to the sea, they built what they called the ‘winter city of Arcachon’ that was greatly inaugurated in presence of the Imperial Couple. From 1860, this resort became the meeting place for Royalty, but also for the Arts and Letters world, which included Toulouse-Lautrec and Sarah Bernard, and for the nearby Bourgeoisie that benefited from this industry.

Industrial revolution and the birth of swimwear

The great mutation of the 19th century was the Industrial Revolution. In every country in Europe and  in the United-States, steam engines were taking over, replacing men (and especially women) for the hardest tasks, and also replacing draught animals in every mean of transportation. Of all the new mechanical and industrial inventions, railways were without a doubt the one that affected most the daily life. It was also the starting point of seaside tourism, and therefore of swmisuits.

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In France, halfway through the century, six railway companies were sharing the territory, five among them led to coastal towns. They fought fiercely to attract the newfound tourists on their lines. Adverts would praise new destinations, and above all their proximity to big cities. You could thus read: Saint-Malo 7 hours from Paris, Dieppe 3 hours from Pairs, Soulac 1 hour 50 from Bordeaux, Boulogne-Sur-Mer 2 hours 50 from Paris.

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The posters also praised the activity and wellbeing these resorts offered. At Trouville, appointed ‘the most beautiful beach in the world’, there was a big concert organized at the beach with an orchestra made of 60 musicians. At Saint-Malo, also called ‘the queen of beaches’, there were balls, theatre performances, aquatic games, illuminations, and fireworks. And in most resorts, the unavoidable casinos, tennis courts, golfs and racetracks.

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On most ads, young women are displayed, looking happy, radiant, at the beach wearing swimsuits. But those images were somewhat distorting reality –according to the fashion magazines at the time, women were usually going to the beach wearing the same kind of clothing they would wear in town, except lighter, and swimsuits were only worn by the bravest.

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2 ways of going to the beach in 1877  (La Mode Illustrée)

In those prudish times, it was customary not to show any part of the woman’s body. Cue the complexity to bath without showing any skin. Eventually, women were conceded the right to bare their arms, which worried them but delighted most men.

Made up of 3 main pieces, this outfit consisted of a long blouse, baggy pants and an hygiene cap. Black, brown or navy, highlighted with white stripes, this outfit was made in baize and could be worn with a corset for the hourglass figure devotees, and a pair of black wool stockings for the modest ones. This outfit was inspired by the one young boys would wear, called ‘little sailor’, that was a must in the upper-class during the 19th century. It is nowadays known as the ‘1900 swimsuit’.

1901-Costumes-bains-WThe Samaritaine catalog in 1908

Maillot 1900 Calque NdSNuits de Satin Collection

In order to change at the beach, beach huts were created. Those were small wooden sheds that kept safely the clothes and accessories worn in the city. They were also sometimes made in striped canvas and called ‘bathing tents’ –these were sold in department stores’ catalogs to a less privileged clientele. 

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But the best beach cabins were definitely found in the north, more specifically in Ostende, Belgium where it became the emblem of the city. There, since 1780 you could see wheeled beach huts, similar to a caravan. They were made of two large back wheels and two smaller guiding in the front and were dragged by horses or oxen up to the shore. Thus, everyday in the summer season at noontime, hundreds of mounts were pulling the wheeled huts up to the waves. Swimmers were putting on their suits in the cabins, out of sight, and jumped straight into the water. When they were done bathing, they went back to their warm and private cabin to change clothes again. They would then pull a cord, which activated a flag. That was a signal for the renter to come and bring back the cabin on the promenade.

Ostende Retour du Bain

Bathing Machines, the beach, Oostende

A swimsuit –for what ?

The first cross-channel swim might date back to 1875, but that didn’t necessarily mean people bathing at that time knew how to swim. In fact, most people couldn’t and only in 1930 was swimming roughly taught at school. Meanwhile, people were just splashing around, some of the bravest even dived -but never in deep waters. Most resorts even installed ropes tied to wooden stakes, which were sunk into the water, farther and farther in the open sea. Large groups of people were merrily clinging to these ropes and enjoyed safely the pleasures of a challenging and invigorating bathe.

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Oddly enough this swimsuit, which was completely ill-adapted for bathing, hardly changed over six decades. Soaked, it became very heavy and irritating, and it dried so slow you could only bathe once a day. Nevertheless, it was the swimwear reference until 1910, and will forever be remembered as the first swimsuit.


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© Patrice Gaulupeau / Nuits de Satin

The story continues in ‘the history of swimwear 2’

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